Zârmalouloux Blog

7 avr. 2012

Campuchea...
Je suis entree au Cambodge, depuis la frontiere Thai Nord de Chong Chom.
Deux semaines auparavant, j'avais laisse ma petite zarmafamilly a Takhek au Laos, ou j'avais appris en une heure d'Internet, que mon frere Axel qui etudie cette annee en Inde, et que je n'avais pas vu depuis notre depart en France il y a 2 ans et demis, pourrait venir me voir une semaine en Thailande et qu'il serait a Bangkok 4 jours plus tard... Quelle emotion, quelle belle surprise, quelle excitation!
Je commence donc un petit chalenge stop-bicyclette pour etre a ce fort rendez-vous de retrouvailles!
La Thailande m'a surprise par sa modernite qui contraste tant avec le mode de vie Laossien.
Et en y resortant pour retrouver de nouveau les louloux au Cambodge, j'ai eu comme des reminissances du Laos!





D'un coup, la route devient beaucoup plus calme. Les principaux vehicules que l'on croise sont des scooters et des charettes tractees par des motoculteurs qui avancent lentement dans un gros ronronnement de moteur toussotant. Le gars qui conduit a les bras tendus vers l'avant, et dans la charette a l'arriere le chargement varie entre des racines de yucas, du bois, des pasteques, des blocs de glace pour servir ensuite de frigo... et souvent, des passagers assis sur le haut du tas de charge.

La route descend d'abord bien pentue sur quelques kilometres, ou defilent des parcelles de bananiers et de manguiers, puis ca continue en pentes douces a travers les champs de rizieres seches apres la recolte, et parfois brulees, delimitees par des serpentins de terre herbeux parcemes de quelques precieux arbres offrant une ombre apaisante.



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On croise aussi beaucoup d'enfants sur des velos de taille adulte, qui gardent malgre tout une stature droite. Certains choisissent la methode assis sur la selle, donnant des impulsions de la pointe des pieds a chaque fois que la pedale remonte, a chacun des pieds, d'autres restent debout sur les pedales au dessus du cadre.

Il y a pas mal de vendeurs ambulants de glaces, de boissons, de fruits, de pain ! en side car!
Je repere le meme tissu, avec des petits carreaux vichy, en turban sur la tete de femmes agees dont les cheveux sont rases (on suppose qu'elles se rasent la tete lorsqu'elles sont veuves, c'est aussi le cas lorsqsu'elles sont moines) ou en pagne pour les hommes, en tenue fraiche, apres s'etre lave. Les femmes portent en general un `sarung`, un tissu qu'elles accrochent autour de la taille comme un pareo en guise de jupe, et qu'elles attachent au dessus de la poitrine pour se laver. Beaucoup s'habillent aussi avec de veritables pijamas (en cotons a manches longues avec des motifs enfantins, comme des nounours sur des fonds de couleurs vives), bref, c'est decontracte au Cambodge!
Le premier apres midi au moment le plus chaud, alors que je n'ai plus d'eau dans ma gourde, deux couples d'une famille (les parents et les grands parents), assis a une table sous une tonnelle, me crie un `hello` amuse et m'invitent par un geste de la main. Je m'arrete pour me desalterer et ils m'offrent de me joindre a eux. Ils etaient deja bien joyeux de toutes les canettes de bierre 'Anchore` qu'ils avaient deja bu. On commence a discuter avec les quelques mots que m'a appris un gas a la frontierre et en jouant aux mimes, et avec la question `pasa Khmer?`, je me suis cree un premier petit lexique en rigolant bien, rythmes par les repetitifs entrechoquements de chacune de nos choppes a chaque fois que quelqu'un veut reboire une gorgee; comme en Bolivie! J'ai d'ailleur finis, a la Bolivienne, a dormir sur place! Ils m'emmenent me coucher dans leur maison juste en face.

Le lendemain matin, je me leve avec le cris des coqs alentours qui se repondent en echo. Sur la route, je vois la boule rouge vive du soleil qui s'eleve au rose puis a l'orange intenses, sur les etangs couverts de lotus, dont les feuilles humides refletent une brillante lumiere doree et a travers lesquelles ont pousse de longs boutons rosse, eclos en etoiles roses de fleurs.

En resortant de la premiere ville, je vois debouler d'un tournant devant moi, deux cyclos equipes de leurs gilets reflechissants jaunes, de leurs sacoches et d'une charette. Ils vont a Siem Reap! Je me joins donc a eux pendant deux jours sur les 130 kilometres qui nous y relient. Beatrix est allemande mais est partie vivre au Canada. Elle prend pleins de jolies photos (qu'elle a gentiement bien voulu me transmettre pour illustrer le blog). Max est Autrichien et a un GPS qui nous permet de choisir un itineraire `dirty road`, sur les chemins de terre que je n'aurais pas ose prendre sans carte routiere... Lorsque l'on sort de l'asphalte, on passe a la terre ocre, plus ou moins creusee par les scooters au moment des saisons des pluies.

Tout du long, c'est tres vivant, et tres paisible a la fois, alternant entre etendues cultivees et longues zones habitees bien ombragees, dans une vegetation luxuriante. Ca travail ici et la, a conduire de geants zebus vers un paturage, a piler je ne sais quelles graines, herbes ou mixtures dans des mortiers avec de grands batons (comme en Afrique), a construire une maison...

Ces dernieres sont en generale construites en bois sur de hauts pilotis avec des marches qui menent a l'etage, souvent une partie des murs sont ouverts sur tout un angle pour rafraichir l'habitaton de l'ecrasante chaleur cambodgienne.

On voit les enfants qui se baignent tout nus dans l'eau opaque des nombreux petits etangs creuses tout au long de la route, et qui sont notamment utilises pour pecher au filet, dans l'eau jusqu'a la taille. .

Arrivee a Siem Reap, il me restait 5 jours avant le rendez vous prevu avec la zarmafamilly.
Je repars donc me ballader dans les allentours en attendant.

Un soir, je me fais inviter a dormir avec la famille de Chan. Je la rencontre an lui achettant une specialite cambodgienne qui se deguste en general dans l'apres midi, une soupe sucree de lait de coco et de lait concentre, agrementee de petites cuillererees de differentes douceurs, flan, riz au lait, boules oranges a base d'oeufs...

Une des premieres choses qu'elle me propose en m'accueillant est de me laver. J'en revais!

Ma douce et souriante Chan me conduit donc au puit a pompe devant sa maison (ici, quasi chaque maison a son puit). Je suis face a la rue et il y a autour de moi une dizaine d'enfants et de voisins qui me regardent, curieux et amuses de voir comment je m'y prends. La mere de Chan qui y lavait la vaisselle me ramene un sarung et elle me guide pour le mode d'emploi... Il me sert d'abord de cabine ou le tenant d'une main, j'enleve tres maladroitement mes vetements de cycliste en dessous. Les enfants rigolent, et moi aussi! Puis Chan m'accroche le tissus au dessus de la poitrinne et elle pompe au puit pour rempir une grande bassine dans laquelel il y a une sorte de profonde casserole en plastique avec laquelle je prends l'eau dont je m'asperge, le tissus avec. C'est au moment du savonnage que je suis le plus genee... la grand mere me fait m'assoir sur un tout petit tabouret ras du sol et ca me facilite un peu la tache pour me laver sous le tissus qui manque de tomber a plusieurs reprises... ca cree de bons eclats de rires!

Une fois propre, je sort ma quena pour jouer un peu de musique et remercier tout ces gens de m'accueillir avec eux.  Ils m'ofrent ensuite du riz et du poisson que l'on mange assis en tailleur sur un grand sommier. Puis c'est l'heure de dormir et nous nous couchons dans l'unique grande piece de l'etage tous cote a cote sur des paillasses et sous de grandes moustiquaires, les trois enfants, la grand mere, Chan et sa soeur.

Le lendemain matin, avant meme les premieres lueurs du jour, on se reveille avec la musique traditionnelle et les chants de priere qui viennent a hauts voltages des hautparleurs du temple d'a cote. C'est tellement agreable de se laisser reveiller par les envoutantes melodies orientales... Reveil reve eveille qui se savoure dans la meditation vibrante du joli matin, tout plein de lumiere... Chan me prepare une soupe de "noodles" (des pates de riz cuites dans un bouillon), avec des legumes et des bouts de poulet. Elle me ramene ensuite l'album photo de son mariage. Elle et son mari apparaissent dans des photomontages de decors kitchs dans une dizaine de tenues differentes. Ici, les femmes se blanchissent le teint lorsqu'elles se maquillent pour des occasions importantes. Nous avons put observer allegrement comment se fetent les mariages khmers (civilisation puissante en Asie du sud est)  puisqu'ici c'est a cette saison qu'on se marie. Nous en croisions au moins un chaque jous. Ils s'entendent de loin, avec le ridim `funky afro` de la basse et se reperent aux tissus de couleurs vives (fushia, jaune, vert...) qui decorent le porche d'entree et les tentes en toile qui habritent la fete.. 


Je repart sur les routes a la rencontre de nouvelles personnes, paysages, sensations, apprentissages et aventures... et 2 jours plus tard, je retrouve les quatres garcons qui arrivent, beaux comme des princes sur leurs montures roulantes saupoudrees de poussiere ocre du chemin depuis le Laos. Que c'est bon de retrouver la famillia!

Suite des aventures a Siem Reap (Angkor, Cambodge), en Thailande et jusqu'ici, Ventiane (capitale du Laos), que nous nous aprettons a quitter, visas chinois en poche et 5 nouveaux compagnons de route, des motives de la vie, des rayons de soleils et de lune, des etoiles dans les yeux, et plein de belles choses a partager pour continuer l'aventure, en la ronda de amor y de paz....!!!!!

Sabaidiiiiiiiii et socdi (good luck for you, bon vent) comme on  dit ici et  par chez vous!!!!! !!!!!!

Siboulette




3 commentaires:

Anonymous Marie-Jeanne a dit...

Merci, merci, Siboulette pour ce récit plein d'émotion. J'attends avec impatience le récit des aventures au Cambodge, où nous avons passé un merveilleux moment avec les zarmalouloux au complet. C'était génial.
Gros bisous à tous.

Ps : Grrr, les lotus poussent pas !!! Il fait trop froid.

8 avril 2012 à 08:55  
Anonymous Anonyme a dit...

TRES JOLI RECIT ET BELLES PHOTOGRAPHIES!!ENCORE MERCI DU PARTAGE PLEINS DE BONNES CHOSES POUR LA SUITE...

11 avril 2012 à 05:43  
Anonymous Véronique Petit a dit...

Très beau récit, ma petite Siboulette. On t'imagine bien dans ton sarung au puits !
Pour les femmes rasées il semblerait qu'en Inde, d'après les récits de ton frère, ce soit pour offrir les cheveux aux dieux. Peut-être en est-il de même au Laos ?
D'ailleurs, à propos de ton frère, pas même une petite toute petite photo minuscule de tous les deux en Thailande ?
Gros gros bisous à tous les louloux, et bonne route !

11 avril 2012 à 14:45  

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