Zârmalouloux Blog

7 févr. 2012

Cafe frappe au Vietnam



Nous entrons au Vietnam en esperant laisser la pluie et le froid du cote chinois, mais nos esperances resteront vaines puisque la bruine ne s’arrete pas et redouble meme.

Nos premiers coups de pedales nous conduisent jusqu’a un petit regroupement de maisons ou nous voulions demander de l'eau et ou nous passerons finalement la nuit.


Nous faisons la rencontre de la famille Hoang qui nous invite a partager le repas du soir, au menu poulet, boeuf, legumes et l’incontournable et succulent riz de circonstance (le verbe manger en vietnamien signifie litteralement “manger riz”) ainsi qu’un dessert a base de bigornos .


Manh, le fils avenant, parle un anglais sommaire,suffisant pour comprendre qu’on ne se comprend pas vraiment, nous oriente sur la route a suivre pour la suite (nous n’avons pas de carte), il fait office de traducteur, Ngan la mere est une femme adorable et son rire franc et communicatif nous met tous a l’aise, a l’aide de dessins et de mimes nous passons un bon moment en apprenant nos premiers mots de vietnamien.

Le lendemain, nous repartons apres un bon petit dejeuner (je ne precise plus que le riz se consomme matin, midi,soir) et surtout apres avoir fait la promesse de venir visiter nos hotes dans leur maison de Hai Phong, plus au sud et quasiment sur notre route.


Nous arrivons dans une petite ville, l’heure du dejeuner se rapproche et nous apercevons le marche. Nous traversons les etalages de legumes, de poissons et de viande en quete d’un petit troquet typique ou nous pourront apaiser notre faim et etancher notre soif. Au fond nous decouvrons ce que nous voulions et nous nous asseyons apres avoir commande cinq soupes a base de pates. Le patron nous invite a boire un verre d’une boisson que les gens d'ici ont l’habitude de boire, une espece d’alcool type vodka bon marche. Les clients des tables voisines nous invitent egalement, puis c’est a notre tour.

Le bouillon de la soupe a un gout particulier mais l’ambiance est bonne. Nous apprennons que le chien est un plat commun au Vietnam qui se deguste notamment en soupe.


Nous repartons en titubant un peu plus qu'en arrivant et en jurant que ne nous reprendrait plus a manger ce genre de plat.




Les routes vietnamiennes sont beaucoup plus petites qu’en Chine et les bus et

autres camions y regnent en maitres face a l’incalculable quantite de scooters et de mobilettes qui roulent tranquilement,

repartis sur toute la surface de la chaussee. A grands coups de klaxones, les bus et les voitures avertissent systematiquement de leur arrivee afin que tous les autres usagers s’ecartent afin de laisser la place libre . Nos tympans sont a l'heure actuelle franchement fatigues.

Neanmoins, les cyclo-voyageurs que nous sommes, ne passent pas inapercus dans la masse des deux-roues qui

deambulent. Nous nous faisons interpeller par les gamins qui jouent au bord de la route, par les passagers des scooters qui nous depassent, depuis les terrasses des cafes ou des restaurants ou bien depuis les fenetres des maisons, tous nous saluent avec un grand “hello” et leurs visages se fendent de radieux sourires.


Parfois, le conducteur d’un deux-roues vient se mettre a notre hauteur et engage la discussion nous demandantd’ou l’on vient puis generalement, la deuxieme question que les vietnamiens nous pose concerne l’age, (critere important a leurs yeux).


Enfin apres un

echange concis mais interessant, l’inconnu fini par tourner ou par reprendre une vitesse normale, mettant fin a cette mini-rencontre.



Plein de bonzai par ici...








Les paysages nous rappellent petit a petit que nous nous rapprochons de la fameuse baie d'Ha Long....


Nous laissons les velos dans une petite maison que l’on nous prete sur les

hauteurs de Bai Chai, le quartier touristique d’Ha Long et prennons a pied la direction du port. Nous negocions un tour en bateau pour aller se perdre dans la baie au milieu des 2000 iles et ilots de l’archipel. Il fait gris mais le lieu est reellement enchanteur. Nous visitons l’une des grotte qui truffent les pics qui emergent de l’eau. Quelle splendeur! Nous continuons d’avancer au fil de l’eau mais assez vite, il faut faire demi-tour. Dommage que nous ne puissions nous balader a loisirs dans le dedale qui s’ouvre toujours plus devant nous.

Nous retournons dans la petite maison et nous preparons nos affaires pour reprendre la route le lendemain.




Nous debarquons de nuit a Hai Phong ou nous accueille avec joie notre famille vietnamienne d’adoption. Notre arrivee coincide avec le debut de tet, la fete du nouvel an ; c’est l’epoque des vacances.

Nous mangeons bien, dormons bien, approfondissons notre maigre bagage de vietnamien, ecrivons des cartes postales. Arthur en profite meme pour passer quelques coups de telephone.


Le 22 janvier c’est le reveillon qui se celebre a grands coups de petards et de feux d’artifices dans les rues. Manh s’est procure 3 enormes boules de poudre chinoise qui avec un

systeme de lancement artisanal ( un tube en plastique oriente vers le ciel) se reveleront etre de veritables feux d’artifices.

Nous nous preparons a reprendre la route mais au vu des preparatifs, tous les membres de la famille tentent de nous dissuader de partir. Tet ne se fini officiellement que le 26 janvier. Nous avons beau expliquer que nous avons encore du chemin a faire pour aller jusqu’a Da Nang ou nous comptons faire notre demande de visa laotien (l’ambassade a Hanoi plus proche est fermee pour les fetes jusqu’au 3 fevrier), ils n’en demordent pas et la mere, le fils, la fille insistent pour que nous restions jusqu’a la fin de tet Nous tentons de negocier une fois, deux fois, trois fois, cela semble tellement important pour eux.

Nous negocions de rester jusqu’au 25 au regard de nos devoirs d’invites et devant une insistance jamais vu de la part de nos hotes, nous ne sommes pas si mal lotis apres tout.



Une fois n’est pas coutume, nous troquons nos velos contre le moyen de transport officiel ; Manh a degote trois scoters et nous partons visiter le centre ville d’Hai Phong avec notre guide officiel. Quelle jubilation de pouvoir avancer plus vite qu’un velo juste en tournant le poignet! Les zarmalouloux rigolent a gorges deployee. Imaginez Arthur et Cyril en tandem sur un scooter, a mourir de rire! Autant sur un velo ils imposent le respect, autant sur une mobilette c’est la blague de la semaine. Audrey en profite pour valider son BSR et l’equipe rentre encore toute emoustillee de l’experience.

Enfin arrive le 25 et cette fois nous partons resoluement non sans que Ngon nous ai aimablement pourvu de 2 kilos de riz cuit, d’un bashung ( gateau officiel du nouvel an, a base de riz, de soja et de viande au gout surprennant de rillettes) , d’une enorme pasteque et pleinde recommendations.

Nous partons emus avec une invation a revenir passer Tet avec eux l’annee prochaine des que l’on sera rentre en France. Merci encore...


Nous faisons la rencontre d'un autre voyager a velo, Hangsu. Il est chinois et communique avec des mimes aussi bien avec les vietnamiens qu'avec nous. Nous avons bien quelques restes de chinois mais cela est largement insuffisant. Qu'importe, sa compagnie nous fait vraiment plaisir et il a l'air d'etre bien avec nous. Il se debrouille remarquablement bien pour se faire comprendre et nous restons impressionnes devant sa maniere directe et efficace. Il roulera avec nous deux jours avant de continuer seul. Avant qu'il ne parte nous lui faisons decouvrir le cafe vietnamien, succulent et froid. On aimerait bien se rechauffer les mains avec une tasse chaude mais ce n'est pas la coutume ici et nous aprecions le gout unique de cette boisson, la patrone du cafe nous offre des petits gateaux, du the et des graines de tournesol. ; )

Nous roulons pour fuir la pluie, toujours plus vers le sud mais Da Nang est encore loin et les nuages ne se dissipent pas. La solution est de rouler vers l’ouest. Nous decouvrons sur internet que le poste frontiere de Nam Phao delivre sur place le fameux visa lao.

Nous passons l’apres midi a Vinh en faisant le tour des banques pour obtenir des dollards (seule devise avec laquelle nous pouvons payer les visas a la frontiere), puis nous entrons dans une ecole et proposons a la directrice de presenter notre spectacle aux enfants le lendemain. Apres une courte discussion il s’avere que ce n’est pas possible.


Nous sortons un peu depites de l’enceinte de l’ecole. L’apres midi est trop avancee pour que nous songions a quitter la ville. Nous allons tenter notre chance a la paroisse toute proche. Le pere Raphael tres cordial nous recoit. Nous sommes un peu genes lorsqu’il nous demande si nous sommes catholiques. Comment lui expliquer que nous le sollicitons car nous n’avons pas d’autre solution pour passer la nuit au sec.


En general, tous les soirs nous cherchons a nous loger chez l’habitant. Parfois les gens nous ouvre un garage vacant, d’autre fois ils nous obligent a dormir dans leur lit. Cependant, un soir, alors que nous dinnons avec une famille fort sympathique, les voisins viennent parlementer un bon moment et on nous explique que les autorites ne veulent pas que nous restions dormir la car la loi vietnamienne interdit de recevoir chez soi des etrangers.

Surpris, nous serons conduits malgre nous a un petit hotel ou nous passerons finalement la nuit.


Cela s’est produit plusieurs fois et c’est pour cela que ce soir, nous tentons notre chance a l’institution catholique ou nous savons que la culture de l’hospitalite est en general, presente. Sibylle etant un peu fievreuse. Le pere consent a nous laisser passer la nuit entre ses murs. Il nous ouvre deux chambres, l’une pour les filles et l’autre pour les gars.

Nous repartons le lendemain, frais et plein d'optimisme en direction du Laos. La frontiere se situe par dela les montagnes a une centaine de kilometres a peine. Nous devons franchir un col d’une vingtaine de km avant de l’atteindre.


A peine avons nous commencer a grimper que la foret se fait plus sauvage, livree a elle meme. Il est vrai que depuis la Chine, les seules forets que nous apercevons ne sont en realite que des champs d’arbres alignes,sans ames. Enfin quelque chose qui ressemble a la nature. Nous retrouvons le plaisir de se pedaler dans la montagne. Le traffic est quasi nul sur cette petite route qui serpente. Les odeurs, la vegetation luxuriante, la tranquilite compensent largement l’effort de la grimpette. Nous atteignons l’altitude des nuages, la temperature baisse et nous voila plonges dans une brume surnaturelle, on ne voit plus a 10 metres. Enfin la silhouette du poste frontiere se devine a travers l’epais brouillard qui nous enveloppe toujours.


Pourrons-nous reellement passer la frontiere sans avoir obtenu prealablement le visa lao?

Allons-nous prochainement retrouver Yanoch qui devrait avoir fait la jonction depuis la Thailande?

Les roues libres arrieres de 2 velos ( Jack Pablo et Jose Maria) grincent affreusement. Vont-elles tenir jusqu’a la prochaines grosse ville?

Et surtout, allons pouvoir apercevoir un jour le soleil qui se cache depuis plus d’un mois?

Toutes les reponses au prochaine episode...


On vous embrasse bien fort, prennez soin de vous, a bientot


Les Zarmalouloux


9 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Bel épisode les Louloux à part le climat mais rassures vous sur l'europe ça "caille" dur depuis deux semaines un petit coktail ice-vodka, Charlotte vie neige et -35°C.Merci pour le reportage RONI

11 février 2012 à 10:05  
Anonymous Nastasia a dit...

Merci de vos histoires, c'est génial de pouvoir suivre comme ça! Je voyage de derrière mon ordi ^^
Bonne route encore ;)
Des bisous

Nastasia.

12 février 2012 à 05:29  
Anonymous Anonyme a dit...

merci les louloux pour ces belles photos et ce récit mais vous nous laissez dans un désarroi terrible :-) jusqu'au prochain épisode...
prenez soin de vous tous
bisous par milliers
veroR

12 février 2012 à 07:02  
Anonymous Anonyme a dit...

Viva les Zarmalouloux.. Y a quelques petites choses à savoir pour les roues libres
1 c est pas très compliqué mais c est un peu comme l horlogerie... Attention au moment du démontage ... Ne pas faire ça dans le sable si vous voyez ce que je veux dire ;^~
2 ça supporte très mal le froid ... Encore plus le froid humide !!
3 un bon coup de pied dans l axe de la roue peu débloquer une roue libre qui n accroche plus ... Mais dites vous bien que c est du provisoire car il va falloir au final la démonter
4 je ne sais pas quel type de roue libre vous avez mais normalement ça se démonte sans trop de difficultés .. Je vous donnes plus d' infos par mail ...
Bisous par milliards à chacun de vous
Philou _@_\/

13 février 2012 à 11:00  
Blogger Cirque Boules et Balles a dit...

Bonjour les Zarmalouloux! Merci pour vos récits que je surveille, attends et dévore. Vous êtes formidables. Votre aventure un rayon de soleil.Merci pour tous ces détails, ces senteurs, ces goûts, ces sourires, ces émotions, ces galères,....pour tout tout tout. Je vous embrasse de la Bulle à Savigny où le cirque continue son chemin aussi. Belle route à vous! Prenez soin de vous. Bisouilles à vous tous Gis

13 février 2012 à 12:49  
Anonymous Anonyme a dit...

hébé pas facil tout ca heuresement que vous êtes les zarmalouloux et que la Force est avec vous!
Pleins d'Amour et de Confiance pour continuer à avancer, mais oui en effet de là ou vous êtes et plus vers l'ouest les frontières vont être une autre paire de manches que celle de la america del sur.mais cela n'est rien pour les Zarmalouloux, que la bonne énergie donne des ailes à vos mollets et que les frontières se lévent devant votre merveilleuse énergie!
lisemarou et seb

17 février 2012 à 03:01  
Anonymous Anonyme a dit...

Salut les Zarma,
Concernant le Vietnam, le Sud(l'ancienne partie "capitaliste") est plus cool, vous pouviez plus facilement rester chez les habitants sans aucun problème. C'est vraiment dommage que vous ne pouviez pas rester plus longtemps au Vietnam car les 3 régions: Nord, Centre et le Sud ont chacune une identité différente.
L'Asie est plus difficile à appréhender et cela prend du temps et même frustrant, car les langues sont très différentes du latin. Si vous arriviez par Saigon, vous pourriez obtenir plus facilement un visa d'1 mois au lieu de 2 semaines.
J'attends avec impatience vos impressions sur Laos, Cambodge et sur d'autres pays.
Bises aux Zarmalouloux.
My Phuong

19 février 2012 à 17:19  
Anonymous Antoine V a dit...

Quel beau réçit !!

Un pays qui semble si accueillant ! COntinuez de nous faire voyager jusqu'au 77 !!

Bisous à tous les zarma !! et biz à mon jeune lémurien

Antoine Vicquery

24 février 2012 à 01:41  
Anonymous Anonyme a dit...

Bravo à vous pour toutes ces aventures que nous partageons avec vous. Vos récits, les photos réchauffent notre quotidien... Que j'aimerais partager un repas dans la famille de Ngon et Manh... même si je n'aime pas trop le riz...
Continuez à nous enchanter
Merci pour ta carte Jan J bien reçue
Bisous à tous
Loulou

26 février 2012 à 13:36  

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