De nouvelles nouvelles

Nous avons enfin accès à Internet et profitons de cette escale à Arcisac adour (Près de Tarbes) pour vous faire un petit récapitulatif de nos récentes pérégrinations.

Que ce fut riche en découvertes ! En partant de Meyrargues il y a un mois, nous ne savions pas exactement où nous mèneraient nos pédales. Après un faux départ dont nous avons le secret (oublie du réchaud), nous sommes partis en direction de Cévennes, en passant par le pont du Gard.
A ce moment nous ne pouvions pas imaginer les secrets et trésors que renferme cette région, que dis je" continent"( dixit une petite fille de l'école de St Martin de Lansuscle, LOzère).
Là bas, nous avons rencontré des personnes vivant de manière peu commune. Leurs maisons sont toutes rondes, perchées dans les arbres, nichées au creux d'une vallée ou à flanc de montagne. Ils les ont construit de leurs propres mains, avec l'aide de leurs amis. Leur matériaux de prédilection sont les troncs de châtaigniers (ça pousse comme du chien dent par là),la paille, les couvertures, la moquette, la tôle, la loze (pierre de là bas), la terre...
Ils se chauffent au poêle à bois, leur salle de bain se trouve dehors. C'est une baignoire avec des pierres dans le fond. On fait du feu en dessous, l'eau chauffe plutôt vite et le plaisir d'être au chaud dans son bain en extérieur, avec une vue de rêve sur la vallée, vaut bien le petit effort.
Les toilettes n'ont pas leur pareil, elles changent en fonction de la course du soleil car elles donnent sur la vallée. Elles fonctionnent sans eau, trois poignées de sciure de bois suffisent à masquer l'odeur et vous faire un composte du tonnerre. Les nostalgiques du trou au fond du jardin pour les besoins seront ravis!!
Ils cultivent leurs jardins et potagers, vivent de l'entraide, parfois du troc, de l'apiculture, des conserves qu'ils font et de beaucoup de débrouillardise. Ils représentent une sorte de communauté éparpillée dans les montagnes cévenoles, dans les pyrénées, en bretagne, en France et dans bien d'autres pays. En fait, ils partagent juste l'idée qu'une autre manière de vivre ensemble, de coexister et interagir est possible. Ils expérimentent, testent de nouvelles configurations au niveau de la répartition des rôles, de l'éducation, du commerce, du quotidien.
Belles initiatives pour rencontre détendue et productive (dans le sens de l'humain), cherchent un endroit où construire sa cabane et laisser germer ses idées!.

Nous sommes passés par l'école de St Martin de Lansucle, où nous avons présenté et discuté du spectacle avec les enfants. Un grand merci à vous les enfants pour votre accueil chaleureux, vous nous avez fait bien rire. Entre acrobaties, partage de nos rêves, rires et jonglage, il est arrivé une chose incroyable. D'habitude les arcs en ciel sont dans le ciel, et bien dans le pays cévenol, ils colorent littéralement les arbres de la vallées, tombent jusqu'à la terre, tout droit sur l'enclos des ânes d'un petit garçon de l'école et... Ulysse, nous aimerions beaucoup savoir si un trésor est apparu à cet endroit où si tu as retrouvé les ânes entre le vert et le jaune de l'arc en ciel, six pattes au dessus de la terre???

Après l'étape cévenole, nous sommes repartis vers une autre escale à Montpellier, visiter des amis et amis d'amis. Un grand sourire et chapeau pointu à la maison Alexandre Cabanel pour sa patience face au cataclysme que nous pouvons représenter dans un appartement en ville.En effet, n'oubliez jamais un zârmalouloux peut en cacher un autre et encore un autre etc.
Au programme, ce fut balades en ville, à la plage, jonglage lors du téléthon, visite des jardins de la ville, et de la fac d'agronomie (gestion des ecosystèmes et forêt tropicales), où nous avons pu discuter brièvement du projet sous un autre angle que dans les écoles.

La rencontre marquante de deux voyageurs à pieds etc, Titi et Romain, nous a finalement mené à un petit coin plutôt paisible, à une trentaine de de kilomètres de Montpellier, il s'agit de St Guilhem le désert, étape du chemin de st Jacques de Compostelle. C'est un très joli village, à l'architecture pittoresque , connu pour son monastère et le cirque du" bout du monde" ;o) qui le surplombe. Comme tout les villages très touristiques, aux normes strictes pour la valorisation de ce patrimoine, il manque un peu d'âme et de vie. C'est tout de même un endroit rêvé pour flâner déambuler, le cadre est extraordinaire. Nous sommes restés camper quelques jours en partageant nos souvenirs, expériences de voyage, visions du monde, tout ceci ponctués d'acrobaties et jonglage!

Nous arrivons maintenant à la semaine dernière! L ultime transhumance vélocipède vers Tarbes! Nous avons rencontré des conditions plus extrêmes que celles auxquelles nous nous étions confrontés auparavant!! Le vent de face entre Béziers et Carcassonne nous a obligé (tant mieux) à tester le relais à vélo, le rythme et la dynamique de groupe, l'endurance, la volonté, le détachement. Le froid, la neige, s quasi permanent les cinq derniers jours nous ont mis dans un état particulier. Le besoin de se réchauffer les pieds et les mains à chaque pause,de faire un feu dès que le soir pointe le bout de son nez, de s'abriter, l'instinct de survie, la fatigue physique et morale parfois, ont été autant de sensations nouvelles pour nous. Elles nous ont aussi sûrement un peu endurci, rapproché, soudé, forcé à nous dépasser. Un autre sentiment marquant cette semaine, était la gentillesse, la générosité des personnes qui ont croisé notre chemin. C'était un peu Noel tous les jours. Depuis la bûche de Noêl offerte par la boulangère, à la conversation et victuailles gentiment données par Albert sur le canal du midi, en passant par le foyer et la paille de la grange ouverte par Eric et André, agriculteurs en Haute Garonne, on peut dire que nous avons été plus que gâtés.

Ce fut une bonne occasion pour nous rappeler le décalage qu'il existe entre ce qui est dit à la télévision et le discours des personnes concernées. L'agriculture selon eux, a bien plus besoin que les politiques des collectivités régionales arrêtent de leur mettre des bâtons dans les roues lorsqu'ils souhaitent se moderniser (construction d'éoliennes et installation de panneaux solaires leurs ont été refusées, pour cause, entre autre de dénaturation du paysage...), qu'elles mettent un frein à la rigidité croissante et irrationnelle des normes sanitaires, les empêchant d'exercer leurs métiers. En effet, l'agriculture ne manque pas forcément de volontaire. En haute Garonne , cette année, sur 300 agriculteurs, 30 ont rendu leur tablier...

En attendant d'illustrer ces moments par des photos, nous refermons avec la tête remplie d'oiseaux, une petite et riche étape de notre voyage.
Après les fêtes de fin d'année (on vous souhaite d'ailleurs de profiter de tous les gens que vous aimez, de réchauffer si c'est possible vos corps et cœurs les uns aux autres pour que le feu d'artifice du quatorze juillet ne soit pas le seul de l'année...), nous repartirons depuis Tarbes à califourchon sur nos montures bichonnées vers l'infini et l'au delà des pyrénées, direction Bilbao, pour prendre le bateau qui nous rapprochera de l'Amérique du sud.

Sur ce , bien le bon vent,
chaleur bonheur dans vos coeurs!

Les zârmalouloux