Zârmalouloux Blog

25 sept. 2010

Choquequirao, du 20 au 25 septembre 2010

Repartis de Cusco, qui est plutôt tranquile pour une ville Péruvienne : pas trop blindée de monde (il faut dire que la saison des grandes vacances européennes est terminée) et le trafic reste supportable (les péruviens adorent se servir de leurs claxons et il y en a de toute sorte avec des bruits de sifflement ou de sirènes, créant un bon brouahaha).

On n´y trouve pas non plus de hordes de ¨toucs toucs¨ comme on a croisé dès les premières villes péruviennes où l´on est passé, sortes de moto-taxi-tricycle qui peuvent transporter deux personnes, avec une bâche protectrice souvent decorée d´autocollants de logos de marque, icônes et autres slogans religieux.

En revanche, sur la route on retrouve vite les pic-ups aux éffigies des multiples partis politiques, recouverts d´affiches, armés de drapeaux, parfois d´une énorme mascotte en papier mâché comme ceux des cortèges de carnaval, de hauts parleurs hurlant de la musique péruvienne aux accents asiatiques, les slogans pour les elections communales, regionales, departementales et districtales, qui auront lieu début octobre. Sans exagérer, depuis notre enrtrée au Pérou, on a dû voir une bonne trentaine de partis différents, peints sur les murs des maisons, les roches des bords de route... ça change des "Evo, SI" ou "Evo, No" boliviens. Les logos des partis sont parfois amusants: le tricyle, le chapeau traditionel, le ballon de football, la feuille de coca, l´indigène super musclé, la patata(papa), le condore...

Juste avant d´arriver à Cusco, le pic-up du parti de pain (pan) s´arrête devant nous pour nous féliciter et nous "soudoyer"... le candidat de la région en personne et ses supportrices survoltées nous offrent du pain dans des sachets avec l´autocollant du parti, la photo du candidat, et de l´Inka Cola, la ¨boisson nationale¨ gazeuse jaune fluo au goût de chewing gum. Ils nous disent de crier le nom du parti, de dire aux gens de voter pour eux... et quand on leurs demande les idées qu´ils défendent... des aménagements pour les touristes bien sûr!




Comme à chaque départ d´une grosse ville où l´on est resté un moment, Ça fait du bien de retrouver la sensation de liberté sur son "petit" vélo, de retrouver un contact avec les gens des campagnes, et de se reconnecter avec la nature, les veillées autour du feu sous la lune et les étoiles...










Direction Choquequirao, un site impressionnant redécouvert il y a 1 siècle par le même archéologue américain qui a découvert le site du Machupicchu. La route jusque là monte haut, vers 4000m avec des pans très à pic, la route en corniche où l´on se voit évoluer au fur et à mesure qu´on monte ou qu´on descend, les desseins des lacets de la route qui s´échelonnent, l´air y est frais et quasi aucune végétation ne pousse (seuls quelques Eucalyptus importés). Et passé le col, ça redescend entre 1000 et 2000m pour remonter et redescendre de nouveau... mais les paysages et les gens qu´on y croise en valent le détour. Plus bas, la végétation devient plus luxuriante, tropicale. Bananiers, avocatiers, papayers, manguiers et de nombreuses parcelles cultivées à la main, au boeuf et à la charrue : maïs, anis (en ce moment c´est la ¨cosecha¨(récolte) et on voit des groupes de personnes au bord de la route en train de ¨limpiarlo¨(le laver) avec d´immenses tamis... ça sent bon quand on passe à côté!




Revenons à Choquequirao... Ce sont deux frère et soeur hispano-franco-belges, Ijar et Naya que nous avons rencontrés à Puno, qui nous en ont parlé en premier. Ils en revenaient. Quatre jours de trek avec une mule pour porter les vivres et les bagages avec un multier. Ils avaient été enchantés par la beauté du site et sa tranquilité dûe au fait qu´il n´est pas encore très connu et pas évident d´accès au niveau physique.

Arrivés à Cachora, charmant petit village face à la gigantesque montagne enneigée "Salcantay" et peuplé de joyeux habitants, nous rencontrons Cledia qui nous permet de laisser nos vélos chez elle pendant les 3-4 jours de caminata(de marche). Nous partons donc avec nos sacs à dos, awayo et baluchons, chargés de quelques vivres, bouteilles d´eau et du strict minimum pour dormir et se vestir...





La marche à pied change le rythme de voyage, nous entrons dans un autre rapport au temps, à la fois plus lent et en même temps surprenant quant aux distances qui semblent évoluer rapidement... on prend vite de la hauteur, ou à l´inverse, on se rapproche vite de la rivière en bas... et l´angle de vue face à la montagne change complètement!





La nature nous envoute par sa beauté, sa diversité et sa magie... entre le printemps faisant son apparition et les restes de l´hiver ; les couleurs vives et fraiches des jeunes pousses de cactus et des feuilles naissantes se mélangeant aux lambeaux de mousse accrochés aux branches, flottant dans le vent ; les boules de cotons remplies de graines, les clavels del aire fluo jaunes, roses, verts, rouges (sortes de feuilles d´ananas géants qui poussent sur les branches).



On croise de nombreuses fleurs solitaires hallucinantes par leurs formes, couleurs et odeurs, mais aussi des ruches dans les roches. D´un versant à l´autre, on voit le tracé du chemin qui forme un dessin en dent de scie, c´est très impressionnant, ça parrait très raide... et ça l´est! On passe par des zones de végétation différentes. Un versant est plus sec et l´autre plus tropical avec de fréquents points d´eau où coulent des sources où l´on boit pour aguantar la subida (supporter montée) qui nous fait suer à grosses gouttes.


Impressions vertigineuses aux flans des montagnes, face à l´immensité de la quebrada ( faille) qui s´ouvre devant nous, entre les majestueuses Apus (c´est ainsi que les Incas appellent les dieux qu´ils vénèrent et dont les montagnes font partie.
Nous arrivons sur les ruines de Choquequirao au bout d´un jour et demi de marche, à la lumière de fin de journée.
Le site est impressionnant! La petite équipe qui travaille sur le site arrive en même temps que nous et répond à nos questions.













Nous apprenons que seuls 15 à 30 % des vestiges ont été mis à jour et restaurés. L´ingénieux système des terrasses et d´irrigation a permis que le site soit si bien conservé aujourd´hui. Il y a un système de canalisation de 16km de long qui part du nevado Salcantay en passant par toutes les terrasses.





On assiste à un coucher de soleil époustoufflant, aux allures mystiques, du haut d´une place ovale au sommet d´une montagne (on se croirait sur le toît de l´Olympe). On ne voyait pas bien la profondeur du vide tout autour de nous à cause d´une épaisse brume. D´après un des agents du site, c´était la fumée des feux due aux gens du coin, qui mettent le feu à la montagne pour fertiliser (on en a vu plusieurs très impressionnants sur notre chemin). Le soleil est devenu une grosse boule orange, puis rose et rouge flamboyant, fondant dans la brume et laissant un dégradé pastel dans le ciel. Des oiseaux type hirondelles, fusaient en tourbillonnant autour de l´esplanade, créant des bruits de projectile fouettant le vent en nous frôlant.

Nous étions seuls sur le site et l´avons ensuite découvert à la lueur de la pleine lune du premier jour de printemps, qui s´est levée énorme et rousse derrière les montagnes, à l´autre bout de la voûte céleste, quelques minutes après la disparition du père Inti (dieu soleil chez les Incas)... Magique!


Le retour les deux jours suivants nous font souffrir dans les cuisses, les mollets et le dos... vivement qu´on retrouve nos montures! On revient tout de même ravis de cette petite expédition pédestre ,-)

Siboulette

8 commentaires:

Anonymous Marie-Jeanne a dit...

Plein, plein de photos. J'ADOOORE.
J'aurais aimé être avec vous pour voir le coucher de soleil :(

29 septembre 2010 à 23:27  
Blogger Unknown a dit...

waaaaaaaa
Photos magnifiques !!!
bisous !
MP

29 septembre 2010 à 23:52  
Anonymous Anonyme a dit...

oui photos superbes, j'imagine le spectacle en direct:-)
merci à vous les filles pour ces belles descriptions
et de partager vos impressions

bisous à tous
bonne route
vero R

1 octobre 2010 à 13:38  
Anonymous Anonyme a dit...

Voyage magique, Merci de nous le faire partager,
Nous sommes avec vous à chaque instant.
Des millions de Bisous à vous tous !
Joyeuse route
Philou _@_?? L'escargot en prend plein les mirettes ??_@_

4 octobre 2010 à 03:50  
Anonymous Véronique PETIT a dit...

Pour le concours de chapeaux, entre Audrey en Bolivie et Sibylle au Pérou, mon coeur balance...Chapeau! et merci pour toutes ces images, on a un peu l'impression d'être avec vous !

5 octobre 2010 à 13:59  
Anonymous Anonyme a dit...

DE LA IMAGINA SION ... Pffpfuisant

Amour Muse y K

25 janvier 2011 à 13:44  
Anonymous Anonyme a dit...

Hola Arturo, este es un saludo de tus amigos caleños, donde estuviste anoche...

Esperamos que hayas pidido encontrar a tus amigos.

Esta fotos de su travesia son geniales.
Dios los bendiga!

8 février 2011 à 10:20  
Anonymous Anonyme a dit...

HI.PARCERITOS.WE ARE WAITIG NEW ABOUT YOUR TRIP.
REMEMBER THAT YOU ARE SPECIAL FOR US IN SILOE,CALI.COLOMBIA.
BYE DAVID YO AMO A SILOÉ Y USTED?

12 février 2011 à 11:41  

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