Zârmalouloux Blog

5 juil. 2012

La haut... au Lao



L'entree au Laos (ou Lao comme on dit ici) c'est d'abord la traversee d'un pont pour passer de l'autre cote du Mekong. Les routes s'entrecroisent et on se remet a rouler a droite. On reprend tres vite les bonnes habitudes, et bien on s'est tellement bien sentis lors de notre 1er passage dans ce pays que revenir au Laos c'est un peu comme revenir a la maison.

Celle que je surnomme volontier "ma gazelle", Oceane, est restee de l'autre cote de la frontiere avec son fidel destrie: "Pepita". Elle y attend la nouvelle recrut de la famille Zarmalouloux, son frerot, le bien nomme Kevin, l'homme le plus "flex" du monde. Il y a quelques jours, il pensait encore s'envoler pour l'Indonesie avec sa soeur et il a finalement choisi de nous retrouver et de vivre cette aventure en velo au Laos et en Chine pour le meilleur et pour le pire.

Le jeu des 7 familles est lance. Famille Goubard: le frere et la soeur. Le pere Jedrewesky debarque suivit par la mere et le pere Ravary. On passe une semaine dans cette capitale a echelle humaine dans une ambiance de grande famille! 

Nos premieres nuits, c'est dans la chaleur equatoriale d'un petit hotel. Le soir, nous faisons la tournee des restaurants pour partager de la musique, de la joie y mucho amoorrrr en echange de monnaies, de sourirs ou de nourriture. Vers 23h nous tombons sur un bar remplit d'expatries. Nous y rencontrons Regane et ses comperes qui des le lendemain nous acceuillent dans leur logis ou nous jouons un spectacle devant un public d'expatries de pays varies et de quelques laosiens.

Suzanna, une cyclo hollandaise toute souriante et petillante, que Cyrilo a rencontre a Phong-Pen ne tarde pas a nous retrouver et elle est vite suivie par Vince, la force tranquile, que nous avons rencontre a Siam Rep en meme temps qu'Oceane et Kevin. On passe plusieur jours en "famille tres nombreuse" dans la maison de Regane a faire de la musique et a se balader a velo. La semaine passe a toute vitesse et il est deja temps de dire au revoir aux parents. Nous trouvons des velos pour nos compagnons et reprenons l'aventure nomade a 11.


Le temps que tout le monde se prepare, les reglages et reparations a effectuer sur les nouveaux velos, la chaleur ecrasante de milieu de journee... certains facteurs font que nous n'avoncons pas beaucoup durant les premiers jours. Mais un vent nouveau va nous pousser et nous revivifier. "Pi may Lao!!!"... c'est le nouvel an laosien et aussi la fete de l'eau car les premieres pluies arrivent. Nous decouvrons cette tradition un matin en allant dejeuner dans un petit restaurant. En partant, le patron nous souhaite bonne chance pour notre voyage et sort une bouteille d'eau de son frigot pour nous en verser un peu sur la nuque.

Rouler a la fraiche ca change tout... apres une bonne journee on arrive en fin d'apres midi pres d'un magnifique lac entoure de villages debordants de bonheur et de sereinite. Au coin d'une rue nous presentons des numeros de jonglage et d'accrobaties devant un public ravit ou toutes les generations sont presentes. La nuit tombee, on demande l'hospitalite a un moine. On plante les tentes sur le terrain du temple bouddhiste et on cuisine au coin du feu entoures par des dizaines d'enfants curieux venus echanger avec ces "etranges etrangers". Au milieu de la nuit, des locaux charges de la securite du village, reveillent certains d'entre nous pour nous dire que nous devons partir de ce lieu car les touristes doivent dormir a l'hotel. Apres des discutions difficiles ils finissent par nous laisser dormir mais nous demandent de l'argent au matin lorsque nous partons.  

Meme dans ce pays ou la tradition est tres presente et ou le temps dure tellement longtemps que rien ne semble changer, les choses parfois evoluent. Sur la route, ce n'est plus des personnes au sourir paisible qui nous acceuillent avec des flasques d'eau. Ce sont des jeunes surexites de notre venue a velo, dansant sur des musiques electros des annees 90, qui nous aspergent avec sceaux d'eau, tuyaux d'arrosage et pistolets a eau... tout en nous tendant une biere. Sous cette chaleur ecrasante, se faire arroser tout les 10km c'est du pure  bonheur!


Sur la route, apres plusieurs rafraichissements en sceaux d'eau et verres de biere, nous arrivons a Vang Vieng. Ce village est entierement voue au tourisme, et en arrivant ici on a un peu l'impression de ce retrouver aux Spring-Breaks delocalises au Laos! C'est toujours Pi mai Lao mais revisite a la sauce ketchup et bucket de vodka. On passe par des rues ou s'enchainent les bars au fort volume musical. Une bataille d'eau geante fait rage... plein de jeunes Australiens, americains et Europeens s'affrontes avec des pistolets a eau toujours plus gros. Plein de touristes ici viennent au Laos pour pouvoir faire la fete comme chez eux mais avec du soleil et pour pas cher. Tout le charme du Laos, qui a disparut en ce lieu, leur sera surement inconnu. Tout le monde ne voyage pas pour les memes raisons...

Mais si ce village est devenu touristique, c'est surtout parcequ'il est entourre de magnifiques petites montagnes. Les paroies escarpees aux roches sisaillees semblent avoir poussees comme des champignons aux milieu des rizieres. Des grottes gigantesques y sont nees grace au passage de cascades et rivieres souterraines a la saison des pluies. Nous passons plusieurs jours a visiter les magnifiques meandres de notre Terre loin du brouaha touristique. 

A l'aide de lampes de poches et de briquets nous avancons a tatons et decouvrons des salles au murs de 30m de haut qui seront parfois le lieu d'un theatre d'ombre improvise. Avec une trentaine de bougies nous eclairons les stalactites ocres, terres, roses, rouges et jaunes. La grotte, qui etait un lieu obscur ou l'imagination se complet a se perdre, prend alors des aires de temple paisible ou la serainite est omnipresente. Je me mets a croire que les grottes etaient surement les temples des premiers Hommes. Cette idee m'est aussi peut etre venu a la tete car certaines stalactites plates, lorsque l'on tappe dessus, font un bruit similaire aux gongs des temples bouddhistes. Berces par cette athmosphere, nous avons remonte le court d'eau souterrain en poussant nos voix a l'unisson pour ressentir l'espace et la vibration de ce lieu magique.

En s'eloignant un peu des lieux figes par le tourisme de consommation on vit tres vite au Laos des experiences magnifiques! Que se soit les montagnes qui nous les offrent ou ses habitants.
La suite du recit de nos vies un peu plus tard... Apres Vang Vieng, nous avons rouler sur de sublimes montagnes et rencontre des Laosiens transpirant la joie de vivre. La haut, au Lao, toujours plus haut, dans ce pays qui rechauffe le coeur et qui aiguise le sourir.

Yannoch

4 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Merci pour cette belle balade!! Et ça fait plaisir de voir vos frimousses!! pleins de bibi, à très vite!! la mélimélo!

5 juillet 2012 à 05:12  
Blogger Aux Sangliers d'Arbonne a dit...

Viva les Zarmalouloux ... au fait vous saviez que Le zarma (Zarma Ciine) est l'un des principaux dialectes du songhaï avec deux millions de locuteurs. Il est parlé au Niger, au Nigeria, et au Burkina Faso. Le songhaï est une langue de l'Afrique de l'ouest parlée dans la vallée du Niger depuis Djenné au Mali jusqu'aux pays baribas au nord du Bénin. Il a été parlé par une population nombreuse qui a joué un rôle considérable dans l'histoire de l'Afrique.
Beco Philou _@_//

5 juillet 2012 à 05:23  
Blogger S.Dunlop a dit...

Good to hear you are all well,

Stephen from Scotland

10 juillet 2012 à 13:13  
Anonymous Anonyme a dit...

salut les zarmas!
quel plaisir de vous lire après tant de temps!
ce récit de Yannoch me fait revivre ce Laos bien aimé, à l'exception de Vanvieng où je ne suis restée qu'une nuit pour voir la faune étrange qui est la cohorte de barbares bruyants, vulgaires imbibées de bières et de vodka.
Big bisous
My Phuong

13 juillet 2012 à 08:20  

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