Zârmalouloux Blog

4 mars 2010

Réflexions sur le cargo

Bonjour à tous

Je voudrais revenir sur l'expérience au long cours que nous avons vécue pendant un mois.

Le "Grande Brasil" est une cité flottante de plusieurs centaines de milliers de tonnes. Il mesure plus de 200 mètres de long, et 30 mètres de hauteur. Nous avons pu visiter la salle des machine, dans une chaleur suffocante et un bruit assourdissant, le moteur est énorme, haut de plusieurs étages, il est relié aux hélices motrices qui propulsent le navire a près de 17 noeuds ( 20 k/h). Le bateau possède sa propre "usine" de dessalement de l'eau de mer afin de permettre à la quarantaine de personnes qui vivent à bord, de boire et se laver.

Au cours de la traversée, nous avons eu tout le loisirs de contempler les mers, d'observer le fonctionnement d'un navire marchand, de vivre au rythme des marins. A chaque escale, nous regardions abasourdis l'agitation des dockers et des machines de levage qui, dès le bateau à quai, s'empressent de décharger, de vider puis de remplir les cales du raffiot gigantesque. Dans certains ports, nous chargions près de 2000 automobiles et camions, des rails de chemin de fer, des engins agricoles, des caisses énormes. A l'escale suivante nous déchargions notre précieuse cargaison pour la remplacer par une autre tout aussi impressionnante, les centaines de conteners continuant de s'entasser à l'avant du navire.

Nous avons revu notre vision sur l'aspect écologique du cargo.

Un navire comme le notre consomme en moyenne 2,5 m
3 d'essence par heure! Soit plus de 60 tonnes par jours; je vous laisse imaginer la taille des réservoirs...
On sait que plusieurs dizaines de milliers de navire comme le notre sillonnent les mers afin d'acheminer et de répartir les biens que nous produisons ; 98% du fret mondial est acheminé par voie maritime jusque dans les ports, d'où les camions les amènent jusque dans nos supermarchés. Peut-on réellement être dans une démarche durable quand on achète un objet qui a parcouru des milliers de kilomètres?
Nous sommes loin d'une consommation raisonnée, qui privilégie les ressources locales, qui évite les transports de marchandise sur des distances éxagérées.
La dynamique dans laquelle nous sommes engagés, de production et de répartition des biens me semble complètement incohérente. La marche du monde vers le "toujours plus" paraît inéluctable et difficile à contrecarrer.
L'image de ces innombrables bateaux qui chargent des quantités de ciment, des super tankers qui approvisionnent, en milliers d hectolitres de pétrole brut, les usines de raffinement nous reste en tête.

En ce qui concerne les déchets sur le cargo, la législation autorise l´équipage à jetter par dessus bord, au delà de 10.000 nautiques des côtes, tous les restes, plastique, verre, métal, papier, organique, sans distinction.
Les premières réactions que nous avons eues, en voyant un membre de l équipage jetter les poubelles par dessus bord furent, la surprise, la déception, puis la colère. Notre conscience a été fortement choquée, nous qui avions participé à la promotion du cargo comme moyen de transport écologique... Cependant, en y réffléchissant à deux fois, il n y a pas grande différence entre jetter ses déchets dans la mer, les enterrer 6 pieds sous terre ou encore les brûler... Même le tri a ses limites. Trier ses déchets n´est pas une démarche suffisante selon nous, car elle n' empêche pas l emballage d exister. Le challenge aujourd hui consiste avant tout à produire moins de déchets, au lieu de chercher des solutions à court terme (tri...), pour s ´en débarrasser.

Peut être devrions nous revenir à l origine des problèmes (produire puis envoyer à l'autre bout de la terre l'objet, production de déchets... ), plutôt que de traiter leurs manifestations.

Ce voyage nous a permis d'acquerrir un autre regard sur l'activité humaine, l'échange de biens et l'activité économique.
Sur ce, vive le vélo!!

Jan

4 commentaires:

Anonymous Marie Jeanne a dit...

Bonne réflexion Janou.

5 mars 2010 à 01:28  
Anonymous tonio vicquery a dit...

Très bonne réflexion.. Il est choquant d'apprendre ces choses là.. !

Il est également clair que les solutions avancées et les mesures mises en place pour "lutter pour la planète" traitent des conséquences et non des problèmes.

Les solutions proposées par les gouvernements (et leurs sommets du capitalisme vert), les institutions internationales et les grandes entreprises, restent inscrites dans un modèle capitaliste et productiviste et ne constituent en rien une alternative.

Le plus triste est de voir désormais l'écologie comme un outil marketing et une condition sine qua non à l'existence et la légitimité de quelconque entité.
C'est un peu comme

Je pense que l'avancée des choses ne pourra malheureusement se faire qu'avec une rupture sèche du mode de production et du mode de consommation.

Un bisou à tous..

6 mars 2010 à 06:01  
Anonymous Anonyme a dit...

que dire après cela!! il serait plus sage de produire dans chaque pays tout le monde à besoin d'industrie. Tout cela nous amène à ce que l'on vie actuellement plus de chômage, une écomonie complétement délirante......... puisque certains investissent sur du vent,gagne émornément d'argent et l'écologie comme dit tonio est devenue une opération de marketing et les citoyens sont des vaches à lait coupables de pollué la planéte!!!!!!!! pourquoi produire plus alors qu'il y a un gaspillage monstre qui fini justement dans les poubelles il suffit d'aller voir les poubelles des magasins grande enseigne (international)ou va toute cette bouffe?
et la ne me dite pas qu'il faut manger bio car tout le monde sait que produire bio.... tu produit moins alors que rien que pour l'année 2009 dans une ville comme reims il s'est ouvert 4 super magasin bio chercher l'erreur????????? surtout que chaque enseigne national à son rayon bio et qu'il y a des petits producteurs locaux qui vendent sur les marché et généralement sont respectueux de la nature.
Tout est lié LA SURPRODUCTION, LA POLLUTION, LE GASPILLAGE, et au bout de la chaine c'est toujours le même qui est coupable de tout les maux de la terre alors que cela ne profite cas certaines personnes et certains grand groupe d'industriels....
je vous souhaite un bon voyage continuer à nous envoyer de belle photos

8 mars 2010 à 02:19  
Anonymous Antoine RD a dit...

Entièrement d'accord avec toi Jan. Il est nécessaire d'agir à la source et de ne pas produire de déchets.
C'est toute la géopolitique du monde dont il est question ici.
Sur ce , bonne route pour la suite.
Petite parenthèse qui n'a rien à voir: on a fait une super rando roller hier dans les rues de Cesson/VSD. Grand soleil pour l'occasion et c'est tjs agréable d'arreter la circulation des voitures.

5 juin 2010 à 02:27  

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