Zârmalouloux Blog

4 mai 2010

Les salines

San José de las salinas, Córdoba, Argentina
14, 15/04/2010



Tout plat, tout blanc...Le genre de paysage où l'on pourrait se dire que nos mirettes n'auront pas grand chose à se mettre sous la paupière pour se divertir. Mais c'est surtout le genre de paysage qui impose le respect; comme la mer. On a d'ailleurs tous eu la sensation que le vent, qui nous a porté toute la journée, nous avait déposé à l'océan, lorsqu'on a aperçu, à 1 km sur notre gauche, un bout de saline. On s'arrête pour admirer ce bout d'immensité, et le temps s'arrête avec nous. Cet océan ne fait pas de bruit, ne bouge pas, le temps n'a pas de prise sur lui.



Le temps reprend sa route au même moment que nous et la nuit arrive bientôt. Nous trouvons le chemin qui mêne à l'entrée des salines pour y passer la nuit. Prospero, 85 ans, est le dernier homme que nous croisons avant d'entrer dans ce monde vierge. Il est garde barrière dans une maison qui autrefois voyait passer les trains pour le commerce du sel. Elle a peût être vu passer des bateaux avant que l'eau se retire, il y a 70 ans. C'est nos vélos qui passent maintenant sous ses fenêtres.






Nous posons nos roues sur ce sol étrange. Le sel craque sous les pneus et notre avancée est lente. On s'empresse de descendre de nos montures pour se frotter à cette matière, une fine couche de sel dure qui repose sur une terre molle. Lorsque nos doigts s'y frottent, ça donne l'impression d'une glace au chocolat avec du sucre glace. Lorsque c'est nos pieds nus, c'est comme si on marchait sur de la neige, mais chaude... ça fond sous les pieds et ça fait un bruit de coton.






Sur nos visages il y a un sourire incontrolable, comme gravé d'une oreille à l'autre. Et quand la
joie s'invite comme ça, elle insuffle parfois en nous des comportements qui peuvent paraître étranges. Certains d'entre nous se mettent à tourner sur eux même, comme des derviches tourneurs. La ligne d'horizon étant partout au même niveau, les yeux ne se fatiguent pas, il est possible de tourner très longtemps, toutes les couleurs de mélangent... et même lorsque l on s arrête, la terre et le ciel continuent de tourner autour de nous à une vitesse infernale.





La nuit tombe, pendant que certains allument un feu, d'autres construisent un four avec des briques (reste de l'ex chantier d'exploitation du sel) et de la glaise, pour faire du pain. Les flammes ne créent pas seulemment de belles couleurs sur les visages, comme d'habitude, mais se reflètent aussi sur le sol blanc. Un cercle chaleureux s'offre à nous, la soirée peut commencer dans ce lieux magique.





Yanoch


Pour plus de détail sur la vie fantastibuleuse de notre Yanoch nationale, aventurier et lui même conquérant de l inutile:










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