Zârmalouloux Blog

19 févr. 2011

Les petits bonhommes par la main




Salut à toi l'Argentin qui me prévenait des ennuis de la Bolivie,
Salut à toi l'Bolivien qui m'disait fait gaffe à tes sous au Pérou,
Salut à toi l'Péruvien pour tes conseils sur l'Equateur et ses singes menteurs,
Salut à toi l' Equatorien qui ne voit que le trafic de cocolombien.

En parcourant votre continent sur mon vélo lentement,
Je n ai pas rencontré plus de voleur ou de truand,
Que dans mon chez moi d'enfant en France ou ailleurs.
Alors c'est quoi cette histoire c'est vous les menteurs ?

D'ailleurs quel est ce sentiment servant à semer le tourment,
Plutôt que de montrer l'autre du doigt bien haut,
Comme on vous le montre si souvent,
Dans les médias, journaux de l info falso.

j ai une petite proposition l'amigo !
Change de sens et donne ta chance,
Au voisin, en lui tendant la main,
Une petite rotation a 180.

Un simple demi-tour de rien,
Pour le monde de demain,
Une sorte de chaine renversante,
Brisant sans peur la précédente.


Chez les Zarma on a bien compris ça,
Ne trouvant que des copains à la frontera,
Dans notre cyclo-caravane sans haine,
On compte 5 nationalités à la douzaine.

C'est chouette comme le vélo rassemblera,
Encore plus d'Eco-conciencia
Quand nos machines ne marcherons pas
Ce sera à toi d enfourcher cette belle invention là

Corriendo la voz a ese poema,
Te saludo con mucho amor América !
No te mates con más guerras,
Ya existe el pasado para contar esta historia.

Poét (Cyrilou)

9 févr. 2011

¡ Siloé te amo !

" Siloé est un des quartier les plus vieux, populaire et stigmatisé de Cali. Selon David, le travailleur social qui nous a ouvert les portes de ce microcosme passionant.



Nous sommes arrivés par hasard il y a 5 jours maintenant, en cherchant un endroit où dormir gratuitement, comme à notre habitude. On a pas mal erré et fait appel à la gentillesse naturelle des gens.

-"Le colisée, pas possible...Les pompiers non plus, les nouveaux dirigeants de ce service publique semblent avoir laissé de côté leur portée sociale au profit d une visée plus emprésariale (dixit les pompiers de la caserne du quartier). "

Finalement, par le biais des gens attrouppés autour de notre cyclocaravane, nous faisons la rencontre de David, l ange volontaire et courageux de Siloé. Il nous invite à dormir dans le centre communautaire ( centre culturel, salle de danse, orchestre symphonique infantile, salle multimédia...)et à partager le quotidien enfiévré de la "comuna 20" comme ils se dénominent ici.


Nous avons débarqué sans le savoir dans un des quartiers les plus mal réputé de Cali. Les habitants d ici, sont conscients de l'étiquette qui leur est attribuée et des similitudes avec leur réalité journalière.
On m'a confié hier que la naissance de ces "gangs" possédaient un caractère révolutionnaire, en réaction au capitalisme, aux nouvelles classes émergeantes, à la corruption, au gouvernement, aux états de faits qui donnent une chance à une certaine catégorie de personne et une étiquette péjorative et discriminante à d'autres.
Le but premier était de subvenir à leurs besoins d'une manière alternative puisque les moyens communs pour y arriver leurs étaient niés par la société.
Aujourd'hui, se joignent les affaires personnelles, les "business",l'histoire, la fierté, l honneur, les vieilles querelles, les castes, les malentendus, les liens souterrains qui régissent les relations humaines dans le quartier et qui me semblent impénétrables.
Cependant, la vie suit aussi son cours, là bas on vit comme dans un petit village, tout le monde se connait, sait les règles, des enfants grangissent en riant et se forment à la vie d'adulte. Je me rends compte avec le voyage, en conversant avec les gens, qu'en plus de l amour, la paix représente une recherche universelle, sans discrimitation.

En arrivant sans le savoir dans ce quartier, sans connaître l'étiquette qu il portait, nous ne nous sommes pas inquiétés. On ne craignait pas vraiment de guet- apens même si l'ambiance ne nous rassurait pas tout le temps. C'est donc sans trop de préjugés que nous sommes tombés sur les bonnes personnes, qui nous ont permis d avoir cette espèce de laisser passer sous jacent. On nous a ouvert les portes d'un univers controversé et pas toujours facile à approcher.
Il est intéressant de repérer et réaliser les contrastes entre la perception individuelle et collective du monde. Faire la différence entre l'étiquette et ta propre expérience de la réalité.




Le désir fondamentale de David et des acteurs sociaux de Siloé est de "déstigmatiser" le quartier. Pour se faire ils ont monté un programme qui s'appelle "Siloé visible". Il consiste en un musée fait par la jeunesse du coin, retraçantl'histoire de ce lieu, depuis l'occupation par la communauté Yanacona (ethnie vivant principalement dans le département Del Valle del Cauca, une des plus ancienne civilisation, approx 3000 ans), en passant par la création de la ville par une communauté de mineurs originaires d'Afrique, puis par la récupération populaire actuelle ; rattachée et en même temps repoussée aux confins de Cali.
De nombreux évênements culturels sont organisés, principalement autour de la danse(poumon de cette ville), fabrication de statues sur les places publiques, de personnages représentatifs au niveau du quartier, orgueil de celui ci. Elles sont d'ailleurs directement réaliser par les gens d'ici.
Il s'agit donc aussi d'une récupération de l' espace urbain par le biais de la rénovation des différentes zones, espaces de réunion publique, peinture des murs par des collectifs de jeunes graffeurs.
L'idée est de redonner confiance aux habitants, rénover les mentalités, les encourager à être fiers de leur quartier, à prendre conscience de cet effort collectif afin les de responsabiliser pour les intégrer activement dans ce processus de changement, de récupération populaire.



Du 01/02/11 au 06/02/11


C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés catapultés et baladés, escortés par David, dans différents lieusx du coin. De cette manière, mous avons pu lier un certain contact avec les gens, jouer avec les enfants, saluer et remercier pour l'acceuil, montrer à tous une image loin des idées reçues. Au début j'avais cette impression de rencontre un peu forcée car elle n'avait pas été mutuellement impulsée. Par la suite,la magie a opéré et ce furent des moments de partage intense.
Je pense donc que ce programme est une grande réussite car il est né du désir de reconnaissance et de paix interne.


Là bas, nous avons fait connaissance avec les enfants, les adolescents du coin. LA musique et la danse étaient omniprésents : salsa, danse traditionnelle, reggaeton, modern jazz, hip hop... on sait pourquoi Cali est réputée ville de la salsa, les enfants sont plongés dans cet univers très jeunes. Les voir danser nous a laissé sur la selle, ils sont impressionants.
On nous a donné l opportunité de présenter notre spectacle cabaret en construction ainsi que des ateliers de jonglage, acrobatie et clown. Comme toujours, ces moments sont très forts et nouent un lien particulier et plus profond avec les gens du quartier.


Siloé, Cali,Valle del Cauca, Colombia.


Nous passions nos soirées à sortir, danser en compagnie de la jeunesse, avec qui nous découvrons une douce routine. Se réunir, apprendre à se connaitre un peu mieux, rencontrer les acteurs principaux du quartier, leurs rôles... Tout cela nous a conféré petit à petit toujours plus de liberté de mouvement et d acceptation populaire.

Notre désinformation initiale, le désir sincère de s'intégrer, partager du temps ensemble, des savoirs, de l'affection, et de l'enthousiasme sont la preuve que ces valeurs représentent une force suffisante pour fissurer les schémas préétablis, mais aussi une ligne de conduite créatrice d´humanité et de solidarité.

Merci Siloé ! Ça nous a bien plus de vivre là un moment.

Et si vous comprenez un peu l´espagnol, ou pas :-), voici le lien sur le quotidien grauit Calenien (de CALI) où nous apparaissons en couverture, avec un bel article sur notre visite dans le barrio de Siloe....
http://issuu.com/adncol/docs/adn-cali-febrero4-1

On vous souhaite bien le bonjour par chez vous.
A bientôt

Les Zârmalouloux et Cie
(bientôt 13...)