Zârmalouloux Blog

20 janv. 2010

Bilbao, mircoles 20 de enero [mercridi 20 janvier]

¡Hola!

Nous voilà enfin et bien arrivés à Bilbao hier en fin d'après midi, après 90 km de vélo dans un magnifique paysage montagneux parcouru de cours d'eau; notre plus grosse étape depuis notre départ... Beau symbole pour la journée d'anniversaire des 23 ans de Siboulette et l'arrivée à Bilbao,but de notre première étape de voyage.


Nous devrions embarquer à bord du "Grande Brazil" le 30 janvier (nous arriverons au port qui se trouve à une trentaine de km de Bilbao la veille pour répondre à l'appel du capitaine). Ce qui nous laisse une petite dizaine de jours à Bilbao pour travailler le spectacle avec Thibaut et bien nous préparer avant de prendre le grand large, quitter l'Europe pour voguer vers l'Amérique latine et continuer notre chemin vers l'Ouest...

Nous sommes repartis de Tarbes sous un paysage enneigé au pied de la chaine des Pyrénnées, sous un soleil radieux, et presque comme un air de printemps mais tout de même un air vivifiant de janvier...
Heureux de reprendre la route après trois semaines hyper mobiles très intenses et peu reposantes...
Belles retrouvailles qui annoncent un beau départ pour notre dernière étape en France et première étape de notre tour du monde.
Nous sommes passés de la neige à la pluie, puis au soleil...

De la campagne pyrénéenne le premier soir : en allant demander de l'eau pour le campement, nous avons rencontré Michelle et Gérard qui nous ont réchauffé le coeur par leur gentillesse et leur générosité : chocolats de Noël, Jurençon [vin blanc de Louis XIV, typique de la région], café gourmand! le lendemain matin avant de partir... un plein d'énergie pour la dure journée sous la pluie qui nous attend, passant progressivement dans des paysages de plus en plus industrialisés jusqu'à Mourenx, une ville pleine de contrastes, qui alie les industries aux architectures modernes crachant fumées et odeurs acides de soufres et autres produits chimiques, aux barres HLM des gens qui travaillent dur et qui sont mal payés pour enrichir la ville et les industries.
Plein de belles rencontres transforment progressivement positivement notre première impression sur la ville:
Fred, un éducateur spécialisé nous croise en se rendant au centre social où il travaille... nous lui expliquons que nous avons roulé toute la journée sous la pluie et que la mairie nous a refusé un local où nous pourrions dormir au sec... il se démène pour nous aider et nous passons la nuit dans les locaux chauffés de la paroisse utilisés pour les cours de cathéchisme que Monsieur le curé nous ouvre. Les habitants que nous avons ensuite croisé ont été très accueillants.

Nos mollets nous ont ensuite menés jusqu'à Peyrehorade où nous atterrissons dans la propriété de Kik, une femme d'une énergie folle.
Kik est une ancienne bijoutière parisienne qui à décidé un jour de venir s'installer dans les Pyrénées Atlantique pour y rénover une ferme qu'elle a aménagé avec art, et pour y devenir agricultrice en y plantant des kiwis et accueillir des enfants en temps que famille d'accueil¡
Nous sommes restés une journée supplémentaire chez elle, dans une sorte de petit chalet en bois, chaleureux et lumineux dont nous avons profité pour nous reposer au sec (il y a eu de la pluie et des vents allant jusqu'à 120km/h toute la journée), lire, tricoter, jongler, dessiner et commencer à travailler sur notre spectacle avec Thibaut.

Nous avons salué l'Océan le lendemain après avoir dit bonjour à Bayonne, agréablement douce et vivante dans ses ruelles moyennageuses aux immeubles à colombages colorés et au blanc lumineux des murs.
Sous le regard ébahi des passants, certains d'entre nous avons trempé leurs pieds ou carrément pris un bon bain de mer, dans une euphorie générale¡
La plage est très vivante, des surfeurs, des flaneurs, très ouverts et curieux de nous rencontrer.
Premier soir au bord de l'Océan dans une crique qui nous a été indiqué, à Bidar (à coté de Biaritz que nous traversons rapidement, écoeurés par l'odeur d'argent qui s'en dégage...).
C'est aussi un de nos derniers soir en France et nous passons donc à tour de rôle nos derniers coups de téléphones...

Nous arrivons le lendemain (dimanche 17) en terre basque. Nous passons une bonne partie de la journée dans un bar basque très accueillant, pour écrire les dernières cartes postales de France, puis à Hendaye le soir, après quelques kilomètres sous la pluie le long de la côte...
Hasard et chance, c'est justement ce soir la fête du Saint patron de la ville, Saint Vincent. "La tamborrada" qui se fête depuis trois ans à Hendaye et qui regroupe chaque quartier pour fêter l'arrivée du pirate Pillot qui vient retrouver sa fiancée Neskatxa... Nous avons d'abord assisté au défilé dans la ville des quartiers déguisés avec leurs couleurs et leurs particularités, au rythme de l'hymne officiel de la ville et d'autres morceaux que le chef de l'harmonie intercommunal vient apprendre aux habitants de la ville dans les écoles une quinzaine de jours avant cette fête qui dure 3 jours et qui s'appelle "Bixintxo" (le "x" se prononce "ch").
En cherchant un lieu où dormir dans la ville en ce jour de fète, notre étoile nous mène vers Marie Jane, d'une gentillesse et d'une confiance rare! [bien que plus nous avançons dans le voyage plus nous rencontrons des personnes ouvertes et généreuses¡]. Marie Jane nous a accueillis à ¡6! dans sa maison, nous avons pu laisser nos vélos dans son garage et faire la fête avec les citadins pendant une grande partie de la nuit pour le repas de la "Hendaiako danborrada" où tout le monde se regroupait pour manger et faire la fête. En échange de coups de main en cuisine pour nettoyer et ranger, on nous offre le repas traditionnel avec les restes qui n'ont pas été mangés ¡ Nous avons ensuite dansé des danses traditionnelles basques grâce au groupe folk gascon "Nadau". Belles rencontres sous un fond d'accents basques et espagnols... Transition rêvée pour nous préparer à passer la frontièrre le lendemain ¡

Nous quittons Arthur et Thibaut de Hendaye jusqu'à Bilbao car Arthur s'est fait mal à sa cheville et ils y vont donc en train avec leurs vélos. Cyril, Jan, Fourmie et Siboulette continuent en vélo pendant trois jours avec une halte à San Sebastian prolongée par des soucis techniques sur nos vélos (dont la roue libre de Cyril qu'il faut aller faire réparer dans une boutique de cycle]. Après une nuit à camper sur les hauteurs avec une vue magnifique sur la plage de San Sebatian, nous passons une bonne partie de la journée dans l'atelier de Xavier "Bidagori"(c'est comme ça qu'on appelle les pistes cyclables], qui prend le temps de nous expliquer ce qu'il fait pour que nous soyons ensuite capables de nous débrouiller seuls.

Nous quittons la ville en fin d'après midi et nous arrêtons à la nuit tombée après 30km à pédaler. En cherchant un lieu où dormir, nous rencontrons un autre Xavier, qui allait chercher son fils de 10 ans Billy au centre de loisir et qui nous propose de venir chez lui. Nous passons une soirée magique à parler espagnol, à rire et à partager un repas savoureux, à se faire goûter nos specialités culinaires.
Réveil en accordéon au petit matin par Xavier qui doit aller donner ses cours de Philosophie à San Sebastian, ce qui nous permet de partir de bonne heure pour pouvoir faire les 90 km qu'il reste jusqu'à Bilbao dans la journée.
Nous nous retrouvons tous sans même avoir besoin de se chercher (malgré un rendez-vous que nous nous étions fixés à 18h devant le musée Gugenheim) La soirée s'enchaine à merveille... Nous nous retrouvons et prenons l'apéro pour fêter l'anniversaire de Siboulette et notre arrivée et nos retrouvailles à Bilbao.
Puis nous allons dans un squat d'artistes qui s'appelle "KUKUTZA" qu'un garçon que nous avons rencontré nous a indiqué... où de fil en aiguille, de rencontres en portes qui s'ouvrent, nous finissons par réussir à y passer la nuit. C'est un lieu impressionant qui existe depuis plus de 10 ans et où se tiennent des ateliers de mécanique de voiture, de vélo, des cours de danses, de massage, de jonglage, de cuisine, etc, et où des salles sont mises à disposition pour la création artistique, une bibliothéque, des ordinateurs avec accès à Internet... Et tout cela en autogestion! Nous participerons ce soir à l'assemblée génerale pour voir s'il est possible de rester jusqu'à ce que nous embarquions sur le cargo...

¡ Tout se profile bien !

Pensées pleines d'amour pour chacun de vous, merci pour vos messages.
¡Hasta luego y Suerte!

Les Zarmalouloux

10 janv. 2010

11 janvier 2010
Hooôôééééé!

Au pied des Pyrénées enneigés, abrités dans une maison de zarmamis chauffée au feu de la cheminée (ça nous prépare à retrouver la fraicheur du plein air, nos tentes et le foyer de notre feu de camp), à Arcisac Adour (à une dizaine de kilomètres de Tarbes), nous profitons de notre dernière soirée "en dure" avant de reprendre la route vers Bilbao.

Après un marathon autostop à parcourir la France, allant de régions en villes et villages, de rencontres en rencontres, de maisons de proches en maisons de rencontres naissantes...
Nous avons récupéré Thibaut, un ami de longue date, et son vélo, qui va nous accompagner sur la route jusqu'à notre départ en cargo pour l'Argentine.
Comédien dans la Cie Dramad (http://dramad.free.fr/), une troupe de jeunes comédiens implantée dans le 92, il va nous donner des coups de pousse pour travailler le jeu de scène et notre spectacle (nous aurons ensuite les 3 semaines de traversée de l'Atlantique pour continuer à travailler ce que nous aurons vu ensemble)..
Nous nous sommes retrouvés à Toulouse où nous avons eu l'opportunité de travailler dans la salle de spectacle de l'association franco-brésilienne Amanita Muscaria (www.myspace.com/cie_amanitamuscaria) pendant toute une journée qui fut riche en émotions et en apprentissage théâtrale et clownesque...
Nous comptons continuer à nous enrichir sur le travail de scène et à enrichir notre spectacle, guidés par notre coach-Thibaut à Bilbao.
D'ailleurs, avis à tous... Si vous connaissez un lieu à Bilbao ou dans ses alentours où nous puissions travailler sur notre spectacle et/ou être hébergé, nous sommes preneurs de contacts!
Nous y serons entre le 16 et le 26 janvier (nous devons arriver un peu en avance pour voir la Compagnie maritime avec laquelle nous allons voyager).

A Toulouse, nous avons été hébergés par 4 amis qui occupent une maison qui était inhabitée. Ils se chauffent au bois, vivent de récupération (nous avons récupéré du pain et un carton entier de viennoiseries du jour non vendu par une boulangerie et des œufs dans le conténère d'un supermarché qui jetait en masse des produits périmés de quelques jours mais encore tout à fait bons à manger)... prise de conscience sur le gâchis produit par les circuits de consommation de masse.
Ils récupèrent les légumes non vendus (à cause de leurs calibrages ou de leurs formes non vendeuses) en accord avec un producteur bio des alentours de Toulouse.
Ils n'ont pas l'eau courante et vont chercher l'eau dont ils ont besoin dans des jerricanes, ce qui incite à faire particulièrement attention à sa consommation d'eau.
Ils ont conçu un système de douche solaire avec un bidon en plastique sur le balcon relié par un tuyau à une douche (en ce moment ça ne marche pas tellement...!).
On fait ses besoins dans une cabane au font du jardin sans eau mais avec de la sciure, à côté du composte... et oui! encore un endroit avec des toilettes sèches!
Merci au Rade Evile pour ce moment partagé, riche en découvertes et rencontres humaines...

"Vis tes rèves
Ne rêves pas ta Vie
( P4 )