Zârmalouloux Blog

18 mai 2010

Un amour de chien

Du 05/05/10 au 09/05/10
Entre Vaqueros (province de salta) et Yala (province de Jujuy), Argentina


C était un tout petit chien blanc,
Qu il avait donc du courage.
Jamais il n était méchant mais toujours content,
Tous derriere et lui devant.

Depuis Vaqueros il suivait les zarma.
Le premier soir on le prenait pour un chien du quartier,
mais des le lendemain, apres 35 km dans la roue, on le savait armé de Maratonien aventurier.
Ce soir la, pour le rassasier on lui donna sa part de riz et le surnomma : Rémi.
Peut etre sans famille mais des le 3eme jour, ayant conquis le coeur des Zarma, c était déja notre ami.
Le courage á portée de ses petites pattes en sang, á force de courir sur le béton, jamais une minute pour lui faire boire ou faire ses besoins trottoirs, lui ce qu il voulait c est tailler la route des lors comme un vrai baroudeur.

Au 4eme jour, il se faisait discret pour dormir avec nous dans la maison de dieu, pour reposer ses coussinets de feu, tout en restant joyeux.
Pour compléter son régime alimentaire de champion olympique, on lui recupérait des ptits os de poulet chez le boucher sympathique.

A Jujuy, les échangeurs de la route 9 ayant raison de lui, il profita (malgré lui) du voyage sur la zarmacharette puis dans une sacoche !
Mais lui ce qu il préferait c était courir et suivre la caravane et en tete s il vous plait madame.
Etait il Dopé ou juste content de voyager ? Peut etre un pari entre chiens de sa bande, ou meme un de ses défis sportifs ? Sans nul doute la réincarnation de Forest Gump... Il n en a jamais aboyer un seul son pour nous dire.
En tout cas voila une grosse démonstration de Run and Bike sur 100km au total sans jamais se plaindre de ne pas avoir son propre bike.
Venait il de plus loins que Salta ou meme plus qu on ne le croit, pour aimer tant suivre les gens comme ca ? En tous cas c est á Yala qu il décida de repartir comme il était venu, sur un autre chemin que les Zarma, en suivant une voiture en panne poussée par le vent, en suivant une autre caravane...


cyril0


La Quiaca, Jujuy, Argentibolivia, 18/05/10

Nous sommes finalement arrivés á la frontiere bolivienne apres avoir bravé bien des dénivelés et autres menus mistrals locaux...
Nous avions effectué ce que nous appelons la dispersion stratégique ; l équipe route de terre, j ai nommé Arturo et Janou et l équipe Asphalte ici présente: Ciboulette, Cirilou, Yanoch et fourmie.

Nom de l opération: la conquete du nord argentin
But: on s en met plein les mirettes de chaque coté de la montagne, ensuite on se retrouve pour mettre en commun les souvenirs (synchronisation des coeurs).
On fait le bilan, on se réunie avec notre famille de cyclotrotteurs préférée (les Polkavalgas) pour repartir en selle vers de nouvelles sensations.

Demain nous passerons la maigre frontiere qui nous sépare de la Bolivie, Villazón. Elle fetera ses 100 ans et on compte bien y etre pour gouter á un petit bouilllon de culture, premiere immersion en terre Aymara, Quechua et toutes les surprises qu elle voudra bien nous offrir...



On vous tient au jus d api (boisson á base de mais) pour la rétrospective de la traversée de Jujuy.
To be continued...
Des baisers craquelés
Que le vent souffle dans votre sens
Les Zarmalouloux

Paseando por la quebrada... hermosa !



















Lors de la feria (marché) de Simoca, belle interaction avec le public. Une représentation oú nous nous sommes vraiment sentis á l'aise. Nous avons passé un agréable moment toute l´aprés midi, devant notre stand d'artisanat, á faire de la musique et á jongler avec les enfants.


De Simoca, on a quitté la route 9, plate et tres usitée, pour aller sur la route 40 qui monte, qui monte, qui monte et qui te remplit les yeux de plein de belles choses, mais alors la vraiment c'est tres tres tres jolie...
Alors effectivement, ca monte un peu jusqu'a 3042m, mais bon on s'´stait fait une préparation psychoz'logique et s'est passé comme dans du beurre, bon un peu dure le beurre quand meme.

On a feté l'anniversaire de Yann, le soir avant d'arriver au col del infiernillo... La journée était remplie de surprises en tout genre, je crois que ca lui a bien plu. De toutes facons, il fait parti intégrante de la famille, on roule quasiment pareil (il a le meme vélo que nous), il mange beaucoup (quasiment plus que nous), et puis on a les meme références ("La cité de la peur","C'est arrivé pres de chez vous",...), du bonheur en quelque sorte.

Et puis le lendemain comme on se disait que ca faisait longtemps qu'on roulait a 6 et qu'on voulait se faire une petite réunion au sommet, on a rencontré une famille de Francais en arrivant au col.
Ils sont 4 Paul et Catherine les parents et Gaston 9 ans et Valery 6 ans les deux ch'tios qui en ont quand meme un peu dans le pantalon pour rouler comme ils le font...
Et donc nous voila, un droit, moitié vélo couché, pour que les garcons se reposent á tour de roe véritable caravane, 10 cyclos, mais seulement 9 vélos, dont deux tres rigolos (parce qu'ils ont un tandem moitié vélole, Catherine a un tricycle couché), pour descendre pendant plus de trente kilometres dans un decor de Far west...

Jusque la tout va bien, d'ailleurs comme on dit : "C'est pas la chute qui est importante c'est l'atterissage", et l'euphorie de cette descente est bien retombée au moment ou la charette a decidé de se désolidariser du vélo de Janou. Aie petit probleme technique, une charette en aluminium qui se coupe a 10 kilometres du village le plus proche et á plus de 250 kilometres de la ville la plus proche, j'ai nommé Salta.

Heureusement, la vie est super bien faite et les argentins, sont des gens qui aiment bien que tout aillent bien... 3 voitures passent et un couple nous propose d'emmener la charette:
-"Et vous aller ou?
-A Salta.
- Et vous y rester jusqu'á quand?
- Jusqu'a dimanche !"

Et hop embalé c'est pesé, le probleme du transport de la charette réglé en deux coups de cuillere á soupe...
Mille mercis á Barbie et Santiago, je ne sais toujours pas ce qu'on aurait fait sans eux...
Enfin, on était mercredi ce qui laissait 4 jours pour couvrir la distance plutot montagneuse et venteuse, et surtout tellement magnifique que tu as envie de t'arréter tous les 5 metres, tout en apprenant a vivre a dix... On a traversé la Quebrada de Cafayate. Je crois vraiment que c'est le plus bel endroit que j'ai jamais vu : des montagnes de toutes les couleurs (un cours de géologie grandeur nature) avec les strates bien différenciées (du rouge, de l'ocre, du vert, du gris, on croirait des montagnes en glace).

Et bin on l'a fait (si si), tous ensemble avec nos deux bambins qui nous ont quand meme bien impressionné et on a meme fait mieux!!! Bon encore une fois nous on a pas vraiment fait quelque chose, c'est plutot les gens de ce pays qui sont trop géniaux et les coincidences qui sont trop belles pour etre vraies.


Parceque des fois ca fait marrer de faire des photos de star :-)


En arrivant a Salta, notre petite caravane a attiré l'oeil de Claudio et Paola, qui ont renoncé a voir leur match de foot pour venir nous parler. Et c'est lá que tout s'enchaine trop bien...
Ils commencent par trouver un hotel pour la petite famille, et puis finissent par nous inviter chez eux, apres qu'on est fait un petit tour de ville pour chercher un endroit oú on aurait pu se poser.
En discutant, Claudio nous apprend qu'il a un magasin de bicyclette et puis nous on lui dit qu'on doit aller chercher la charette :
-"Quoi votre charette est cassée, bon je regarde ca demain !"
Et le lendemain, apres une petite matinée de travail, en usinant un double de la piece cassée (mais en acier cette fois), deux, trois brins de soudures et hop on a une nouvelle charette opérationnelle pour la suite des évenements, en espérant que ca tienne quand meme. La vie fait vraiment bien les choses...





Ci-joint l'adresse du blog de la famille de francais en tour du monde:
http://polkavalgas.canalblog.com/
Et pour les photos de la magnifique Quebrada, il faudra attendre un peu, pas de port USB par ici....
Tchao a tous, plein de bonheur par chez vous !!!!

17 mai 2010

Paseando por la Quebrada hermosa!!!

De Simoca, on a quitté la route 9, plate et tres usitée, pour aller sur la route 40 qui monte, qui monte, qui monte et qui te remplit les yeux de plein de belles choses, mais alors la vraiment c'est tres tres tres jolie...
Alors effectivement, ca monte un peu jusqu'a 3042m, mais bon on s'´stait fait une préparation psychoz'logique et s'est passé comme dans du beurre, bon un peu dure le beurre quand meme.

On a feté l'anniversaire de Yann, le soir avant d'arriver au col del infiernillo... La journée était remplie de surprises en tout genre, je crois que ca lui a bien plu. De toutes facons, il fait parti intégrante de la famille, on roule quasiment pareil (il a le meme vélo que nous), il mange beaucoup (quasiment plus que nous), et puis on a les meme références ("La cité de la peur","C'est arrivé pres de chez vous",...), du bonheur en quelque sorte.

Et puis le lendemain comme on se disait que ca faisait longtemps qu'on roulait a 6 et qu'on voulait se faire une petite réunion au sommet, on a rencontré une famille de Francais en arrivant au col.
Ils sont 4 Paul et Catherine les parents et Gaston 9 ans et Valery 6 ans les deux ch'tios qui en ont quand meme un peu dans le pantalon pour rouler comme ils le font...
Et donc nous voila, une véritable caravane, 10 cyclos, mais seulement 9 vélos, dont deux tres rigolos (parce qu'ils ont un tandem moitié vélo droit, moitié vélo couché, pour que les garcons se reposent á tour de role, Catherine a un tricycle couché), pour descendre pendant plus de trente kilometres dans un decor de Far west...

Jusque la tout va bien, d'ailleurs comme on dit : "C'est pas la chute qui est importante c'est l'atterissage", et l'euphorie de cette descente est bien retombée au moment ou la charette a decidé de se désolidariser du vélo de Janou. Aie petit probleme technique, une charette en aluminium qui se coupe a 10 kilometres du village le plus proche et á plus de 250 kilometres de la ville la plus proche, j'ai nommé Salta.

Heureusement, la vie est super bien faite et les argentins, sont des gens qui aiment bien que tout aillent bien... 3 voitures passent et un couple nous propose d'emmener la charette:
-"Et vous aller ou?
-A Salta.
- Et vous y rester jusqu'á quand?
- Jusqu'a dimanche !"

Et hop embalé c'est pesé, le probleme du transport de la charette réglé en deux coups de cuillere á soupe...
Mille mercis á Barbie et Santiago, je ne sais toujours pas ce qu'on aurait fait sans eux...
Enfin, on était mercredi ce qui laissait 4 jours pour couvrir la distance plutot montagneuse et venteuse, et surtout tellement magnifique que tu as envie de t'arréter tous les 5 metres, tout en apprenant a vivre a dix... On a traversé la Quebrada de Cafayate. Je crois vraiment que c'est le plus bel endroit que j'ai jamais vu : des montagnes de toutes les couleurs (un cours de géologie grandeur nature) avec les strates bien différenciées (du rouge, de l'ocre, du vert, du gris, on croirait des montagnes en glace).

Et bin on l'a fait (si si), tous ensemble avec nos deux bambins qui nous ont quand meme bien impressionné et on a meme fait mieux!!! Bon encore une fois nous on a pas vraiment fait quelque chose, c'est plutot les gens de ce pays qui sont trop géniaux et les coincidences qui sont trop belles pour etre vraies.

En arrivant a Salta, notre petite caravane a attiré l'oeil de Claudio et Paola, qui ont renoncé a voir leur match de foot pour venir nous parler. Et c'est lá que tout s'enchaine trop bien...
Ils commencent par trouver un hotel pour la petite famille, et puis finissent par nous inviter chez eux, apres qu'on est fait un petit tour de ville pour chercher un endroit oú on aurait pu se poser.
En discutant, Claudio nous apprend qu'il a un magasin de bicyclette et puis nous on lui dit qu'on doit aller chercher la charette :
-"Quoi votre charette est cassée, bon je regarde ca demain !"
Et le lendemain, apres une petite matinée de travail, en usinant un double de la piece cassée (mais en acier cette fois), deux, trois brins de soudures et hop on a une nouvelle charette opérationnelle pour la suite des évenements, en espérant que ca tienne quand meme. La vie fait vraiment bien les choses...

Ci-joint l'adresse du blog de la famille:
http://polkavalgas.canalblog.com/
Et pour les photos de la magnifique Quebrada, il faudra attendre un peu, pas de port USB par ici....
Tchao a tous, plein de bonheur par chez vous !!!!

4 mai 2010

El mate no mata

Petit précis sur le Maté pour le visiteur non averti...
Si vous souhaitez vivre la joie des quiproquos et des us et usages non intégrés, ne lisez pas l article qui suit (bien que non exhaustif...)

DESCRIPTION

Le maté se compose de trois choses:

- L´herbe "maté" qui pousse dans la selva ( forêt tropicale), dans la province de Misiones ( Nord est du pays), frontière avec l' Uruguay. Ils récupèrent les feuilles et les branches, les couppent menus, les laissent sécher. Elle est naturellement plus ou moins amère.-

- L'herbe est bue en infusion dans un récipient lui aussi appelé "maté". C est une sorte de pot. Il peut être en bois, en métal, en courge séchée, avec une ouverture grande ou petite, parfois c est tout simplement une petite tasse. Chaque forme possède sa raison d être en fonction de l utilisation que l on veut en faire.Les argentins ont bien sûr développé tout un art ornemental autour de ce récipient (peinture, ciselure, sculpture, décoration en tout genre).

- Le maté est accompagné d'une paille en fer ou en bambou, la "bombilla" (prononcée "bombicha") plus ou moins travaillée et ornée. Elle est pourvue d'un bout plus large, sorte de mini tamis, évitant au buveur d avaler l´herbe en aspirant.

PROPRIETES
Elle contient de la "matéine" qui est un excitant ( comme le café ou le thé). Comme toutes les infusions, elle est diurétique et antioxydante. En trop grandes doses, elle peut donner la diarrhée.Souvent, on rajoute dans le maté des plantes (yuyos), tels que le thym, la sauge, la pépérina ( sorte de menthe des montagnes), "cedron" (genre d eucalyptus citronné), etc. Celles ci apportent aussi leur part de vertu ( digestive, relaxante) à cette boisson typique.

US ET USAGES
Autour du Maté, un rituel s est développé au fil des siècles, transformant cette infusion en boisson nationale, véritable cérémonie organisée , régie par des règles précises et presque immuables. Elle implique en effet bon nombre de codes, sens cachés, révélateurs de la culture, qui, de prime abord n apparaissent pas à l étranger.

- Il n y a qu un seul serveur ("el cebador"). Celui ci fait chauffer l eau en veillant à ne pas la laisser bouillir car elle brulerait l herbe (la température recommandée est 75 degrés , c est vous dire si c est précis et compliqué avec le feu de camp). Il met l herbe au trois quarts dans le maté, la secoue avec la main sur l ouverture, et la laisse inclinée, de manière à humidifier l eau petit à petit, afin que celle ci dure plus longtemps. Attention!!! Là il y àdeux écoles, ceux qui mettent la bombilla avant ou aprèss l herbe. Il verse alors la quantité adéquate ( sans que ça déborde) d´eau, boit la première rafale, le remplit de nouveau et fait tourner à son voisin de droite (ça change de l habituel sens des aiguilles d une montre). Lorsque celui ci a fini de boire, il rend le maté au serveur pour le remplir de nouveau et passer au voisin suivant. Ainsi de suite jusqu à la fin du thermos d eau.

- Le maté se boit de mille manières : sucré ( le serveur rajoute une cuillère chaque fois qu il remet de l eau avec une petite cuillère d herbe), avec du miel , amère (soit nature), avec des plantes, de l eau chaude, tiède, froide ( dans le nord, façon "téréré" comme ils disent), du lait (et votre estomac vous dit merci!), des sodas.

- Autrefois, bon nombre de code était contenu dans la manière de servir le maté. Par exemple, servir le maté sucré (dulce) était un gage d amitié ou d amour. Dans un autre style, pour faire comprendre à quelqu un qu on ne l apprécie pas et qu on aimerait mieux à l avenir ne pas boire le maté avec lui, le serveur versait l eau à l intérieur de la paille de fer, bouche de braise ne reviendrait pas de sitôt boire le maté dans cette maison...

- Le maté se boit seul ou accompagné. Il représente surtout en Argentine, un bon prétexte pour se retrouver entre amis ou en famille et pour papoter à loisirs. On dit que la première fois que l on boit le maté seul, on expérimente la solitude pour de vrai.- La plupart des argentins en boivent sucré dès leur plus jeune âge (3-5 ans). Il est le compagnon de la vie quotidienne. On le boit au Sud du Brésil, au Paraguay, au sud de la Bolivie, au Chili dans la cordillère des Andes. La palme revient tout de même aux uruguayens que l on voit sans arrêt un thermos coincé sous le bras et le maté dans la main, prêts à dégainer, dans le métro, au boulot, en voiture, à vélo...- Cette coutume représente un emblème fort, une particularité de la culture du Rio de la Plata (ainsi s appelait cette zone avant l indépendance). A ce sujet Julio Cortázar (fameux auteur argentin) a écrit quelques essais afin de montrer l ampleur et la complexité du phénomène maté.

LES CHOSES À NE PAS FAIRE:
- Prendre tout son temps pour boire le maté, il ya du monde derrière qui attend ses trois gorgées!
- Se servir ou servir l eau alors que l on n est pas "El Cebador".
- Remuer ou triturer l herbe avec la "bombilla" sous peine de vexer "El cebador".
- Ne pas dire merci lorsqu on vous passe le maté car il sera interprété comme une sortie définitive du cercle, comme un refus de boire au tour suivant. Heureusement il est possible de s éclipser subrepticement du cercle pour des raisons naturelles évidentes et de revenir incogniti sans être privé du breuvage à votre retour.

Sur ce, je vais m en jetter un derrière la cravate.
A bons en tendeurs (important pour le chargement du vélo)
Salut!

Les salines

San José de las salinas, Córdoba, Argentina
14, 15/04/2010



Tout plat, tout blanc...Le genre de paysage où l'on pourrait se dire que nos mirettes n'auront pas grand chose à se mettre sous la paupière pour se divertir. Mais c'est surtout le genre de paysage qui impose le respect; comme la mer. On a d'ailleurs tous eu la sensation que le vent, qui nous a porté toute la journée, nous avait déposé à l'océan, lorsqu'on a aperçu, à 1 km sur notre gauche, un bout de saline. On s'arrête pour admirer ce bout d'immensité, et le temps s'arrête avec nous. Cet océan ne fait pas de bruit, ne bouge pas, le temps n'a pas de prise sur lui.



Le temps reprend sa route au même moment que nous et la nuit arrive bientôt. Nous trouvons le chemin qui mêne à l'entrée des salines pour y passer la nuit. Prospero, 85 ans, est le dernier homme que nous croisons avant d'entrer dans ce monde vierge. Il est garde barrière dans une maison qui autrefois voyait passer les trains pour le commerce du sel. Elle a peût être vu passer des bateaux avant que l'eau se retire, il y a 70 ans. C'est nos vélos qui passent maintenant sous ses fenêtres.






Nous posons nos roues sur ce sol étrange. Le sel craque sous les pneus et notre avancée est lente. On s'empresse de descendre de nos montures pour se frotter à cette matière, une fine couche de sel dure qui repose sur une terre molle. Lorsque nos doigts s'y frottent, ça donne l'impression d'une glace au chocolat avec du sucre glace. Lorsque c'est nos pieds nus, c'est comme si on marchait sur de la neige, mais chaude... ça fond sous les pieds et ça fait un bruit de coton.






Sur nos visages il y a un sourire incontrolable, comme gravé d'une oreille à l'autre. Et quand la
joie s'invite comme ça, elle insuffle parfois en nous des comportements qui peuvent paraître étranges. Certains d'entre nous se mettent à tourner sur eux même, comme des derviches tourneurs. La ligne d'horizon étant partout au même niveau, les yeux ne se fatiguent pas, il est possible de tourner très longtemps, toutes les couleurs de mélangent... et même lorsque l on s arrête, la terre et le ciel continuent de tourner autour de nous à une vitesse infernale.





La nuit tombe, pendant que certains allument un feu, d'autres construisent un four avec des briques (reste de l'ex chantier d'exploitation du sel) et de la glaise, pour faire du pain. Les flammes ne créent pas seulemment de belles couleurs sur les visages, comme d'habitude, mais se reflètent aussi sur le sol blanc. Un cercle chaleureux s'offre à nous, la soirée peut commencer dans ce lieux magique.





Yanoch


Pour plus de détail sur la vie fantastibuleuse de notre Yanoch nationale, aventurier et lui même conquérant de l inutile:










Sur la route jusqu'à Frías

Trajet entre
San Marcos Sierras, Province de Córdoba
et Frías, Province de Santiago del Estero, Argentina
10/04/2010 - 17/04/2010


Depuis qu'on est parti de San Marcos Sierra, le paysage a beaucoup évolué.




En redescendant la montagne, il est devenu plus sec. Moins de grands arbres, plus de cactus. Ces derniers dominent la canopée et il y a toujours beaucoup d'épines, ce qui nous a permis de bien nous entrainer aux réparations des crevaisons.
La charette a crevé quasiment tous les jours et nos marathons XR ont montré leur efficacités, mais aussi le fait qu'ils ne sont pas invincibles.













Nous avons fait beaucoup d'échanges sur cette route: travail dans le batiment contre hospitalité et asado du dimanche a Huaschas ; Grenouille en papier et conte, contre histoires du pays, dessin et sourire d'une petite fille et de son papa ; fils (pour bracelet) contre nouveaux noeuds et nouvelles figures au passing a Dean Funes, avec des mochilleros (voyageurs en sac a dos) en route pour le Brésil.



On a pu aussi tester les limites d'un groupe a 7, c'est encore plus compliqué qu'avant pour partir rapidement, sans compter les crevaisons. Je pense que ce problème de départ a trouvé son apogée dans les salines, mais il faut dire que c'est un endroit bien particulier. La vie semble tellement petite face a cette immensité de sel. La luminosité est extraordinaire, c'est comme un endroit ou il y aurait tout le temps des belles images, comme dans les films. Le vent que rien n'arrête souffle en continu, la terre est meuble et recouverte d'une fine particule de sel.
Attention s'il y a un orage ouvre bien tes mirettes, parce que c'est réellement des explosions de lumières
La derniere étape, jusqu'a Frias, on a mis un coup de booster, petite journée de 100 kilomètres. Le soir on s'est retrouvé dans la maison d Emiliano´, un ami de Juan Pablo. sa maman Maguy était très gentille, elle nous a laissé les fourneaux pour une soirée, on leur a fait des flammenkuches et des empanadas ( sorte de beignets salés), je crois que ça leur a plut. Encore merci pour l'hospitalité!! Muchísimas gracias Maguy y Emiliano.
Suerte a toda la familia

¡ Après la notoriété de Córdoba, Rio Ceballos nous voilà !

Rio Ceballos, Provincia de Córdoba, Argentina
Du 27/03/2010 au 03/04/2010

La vie et les chemins se font grâce aux copains qui te prennent par la main et te disent "Allez viens!"

Et c est bien pratique quand tu ne fais qu hésiter et ne sais pas trop par où pédaler.

Parce que c est l échange qui rythme ce refrain sans frein, et quand ton coeur balance entre plusieurs choix après Córdoba, plus besoin de tracas grâce à celle qu on nomme Flavia.


Ainsi, la vie cool comme s écoule l eau a Rio Ceballos et tient son origine natale dans le creux du Manantial ( la source).

Là bas vit la petite Flavia avec toute sa banda, Mudo, Kapo y Uriel, le chiquito ami de Felizyano.







Mais cette source aussi dificile à trouver pourrait te faire changer de vallée.



C est ainsi que à la nuit tombée avant d arriver, nous nous sommes retrouvés chez une dame pleine d hospitalité, qui nous a accueilli pour la nuit avant d arriver à la source sus-dit.









Le cadre étant posé comme une maison en construction de bouteille en verre et de plastique de récupération, sur une colline éclairée, avec le soleil comme compagnon.



L échange peut alors se réaliser avec simplicité. Les Zarmalouloux ont un pestacle à proposer aux bout de choux, et la Falvia avec sa craie face au tableau, 40 petits yeux dans le dos.



Les 5 premiers ingredients se mariant très bien avec les 100 autres petits étudiants, une clé suffit et voilà l école réunie.


Une recette unique au goût sucré de mille sourires d une matinée, qui durera plus longtemps qu on le croit, grâce à la confection d une, deux , trois petites balles de jonglerie, pour avoir sous le bras des couleurs à lancer dans le ciel d aujourd hui.
D autre plus futee ayant deja bien voyage en velo sans copain eclairee trouve la source sans carte d aventurier.
C est le cas de Yanoche qui nous a retrouvé les mains dans les poches le matin au ptit dej au maté.



Ce fut une autre histoire de chemin croisée dans le passé devant des achats de vieux campeur endialblé mais apres quelques mois les voila enfin reuni pour tester leur matos et camper pour de vrai.



Avant les africains L appelait Yann Solo pour son courage dans les dunes et les mirages.




Maintenant c est le 6eme Zarmalouloux batisé Yanoche par ces dernier pour pas se tromper et de quoi equilibrer ce groupe de foufoux.


Les couplets sont gravés dans les rochers pour garder l idée d échanger.



Quand au refrain, il ne reste qu à le chanter du soir au matin et laisser la source des idées s écouler à jamais, rencontrer ses galets usés. sans jamais s épuiser.







Pouèt

Histoire d une rencontre

De :
Córdoba capitale à Frías, Santiago del estero, Argentina
25/03/2010 - 17/04/2010


Et puis il nous a fallu quitter Córdoba.
La veille de partir et de reprendre la route du nord, nous avons croisé un p'tit gars d'allure fort sympathique. Le temps de lui expliqué nos projets à moyen terme, à savoir gagner la Bolivie en passant par San Miguel de Tucuman, Salta (provinces du nord argentin), qu'il était déjà prêt à nous suivre pour compléter la caravane Zarmalouloux.

"Soit! Départ demain à midi, tu nous rejoins chez Sebastian et on prend la route ensemble."
" Au fait, comment t'appelles tu?"
" Juan Pablo"


Et le lendemain, nous avons vu Juan Pablo débarquer avec son p'tit vélo et son sac fixé habilement au porte bagage avec des chambres à air usagées. Il n'a pris que le strict nécessaire, à savoir un change et la trompette ( dans sa caisse anti choc). Pas de place pour prendre autre chose, le sac a dos n'étant pas extensible. C'était ou le duvet ou la trompette, sans hésitation la trompette c'est bien plus chouette! Le temps de dire au revoir à Sebastian, de le remercier chaleureusement, nous avons repris la route.

Pendant presque un mois, "el Santiagueño" (originaire de la province de Santiago del Estero), nous a acompagné sur les chemins, muni de son sourire et de sa bonne humeur. De nature très simple et toujours de bonne composition, il nous a fallu néanmoins quelques jours d'adaptation pour appréhender son langage. Un franc parler avec un accent de Santiago de l'Estero ou les R se prennent pour des L, les phrases sont des mots, les oreilles ont des maux de tête tant l'élocution est un sprint, le flot de sons semble ininterrompu, impossible de discerner autre chose qu'un début et une fin.
Mais une fois que l'oreille s'acclimate, qu'elle se déforme pour mieux saisir chaque mot, chaque syllabe alors on découvre un discours plein de respect pour l'Homme et pour la nature ( et pour la pâte de coing!).




Nous avons découvert avec Juan Papi un autre visage de l'Argentine, celle du nord, plus désertique, plus sèche, plus montagneuse, celle où toutes les plantes possèdent des épines ( pour mieux recueillir la rosée du matin et pour éviter l'évaporation). D'ailleurs au bout de la 13ème crevaison nous l'avons baptisé "le monde des épines". Nos pneus Swchable Marathon réputés increvables n'auront pas tenu leur réputation plus de 2 mois en Amerique du Sud!! Nous tombons des nues.

Avec Juan nous avons pédalé, grimpé, chanté, trinqué, rigolé, partagé des chapatis (sorte de galettes de pain cuites au feu de bois), nous nous sommes serrés fort dans les bras pendant de longs moments, tous ensemble comme un seul homme tellement on était content parfois.



Il est des gens qui nous accompagnent pour un p'tit bout de chemin, de manière parfois très simple, ils sont juste là et je me convaincs des fois que c'est comme s'ils avaient toujours été là. D'ailleurs sont-ils vraiment partis?

Et puis un après midi, Juan Pablo est parti sans nous dire que c'était un départ définitif, nous l'avons appris le lendemain par un ami commun de la ville de Frias où nous nous sommes arrêtés quelques jours.

Une sacrée rencontre, un ange musicien qui fait sonner sa trompette avec une énergie rare, qui gratte sur les cordes de la guitare une Chakarrera (rythme folklorique de la région) endiablée et qui chante "su corazon enamorado" dans sa langue maternelle de Santiago comme personne.
Empli d'amour et de fraternité, il nous a acompagné un mois et par moment, quand je traine a l'arrière du peloton, en pédalant sans conviction vers un autre ailleurs, je me retourne, certain qu'il en manque un, espérant apercevoir une silhouette loin derrière nous, découpée sur l'horizon, une silhouette qui pédale en soufflant dans un tube de fer entortillé.


3 mai 2010

Retour sur une escapade en solitaire (Rio Quilpo, San Marcos Sierra, province de Córdoba, Argentina

7,8,9/04/2010

Un matin, en sortant de ma chrysalide en plume de canard, la plante de mes pieds me chatouillait plus que d habitude et je décidai de partir en solitaire à San Marcos Sierra, par le chemin de terre.

J ai beaucoup apprécié la ballade, les paysages tantôt bucoliques, avec le lac et les montagnes pelées noires en arrière plan, tantôt oniriques presque surnaturels avec les roches oranges et roses, érodées par le temps et le vent. Elles semblaient abriter des habitations troglodytes. Pas étonnant que la région propose la visite de lieux où ont aterri des ovnis...
Chaque nouveau versant réservait ses surprises. Je m arrêtais parfois tous les 20 mètres pour contempler, écouter et sentir la nature et le silence peser sur mes épaules.

La première nuit recherchant le calme, je passais la soirée en tête à tête avec un feu riquiqui ( pour cause de grand vent), une casserole de pâtes à l eau et un conte d Horacio Quiroga, sur pourquoi les flamands roses ont les pattes roses. Je désirais plus que tout vivre l indépendance, l intimité, la solitude, l immédiateté d une envie assouvie sans réunion au sommet. Chacun de nous ressend à des moments ce besoin de se retrouver...

Je n ai atteint le Rio Quilpo que le lendemain midi, après un réveil magistralement orchestré par les oiseux du coin. Perchée jusqu aux oreilles sur mon hamac, je savourais le spectacle, incognito.
La veille m avait permis de me ressourcer suffisamment pour me préparer à une rencontre toute particulière...

Le premier échange avec Don Carlos fut des plus épiques. Il sauva ma bouteille d eau d une mort certaine, lâchement tombée au fond de son puit. Il m invita ensuite très naturellement à sa table pour partager le déjeuner.
Une relation d échange mutuel s installa très rapidement. Lui semblait avoir besoin de compagnie, vivant seul dans sa ferme perdue dans la vallée, et moi ayant soif d apprendre. Lorsque je lui proposai de l aider dans ses tâches quotidiennes il m invita à traire ses chèvres.

C est ainsi que commença une courte mais savoureuse vie d Heidi !
Je me suis vraiment sentie fille de la ville. Le simple fait d attrapper les chèvres, ma peur de leur faire mal en les trayant étaient vraiment risibles. Avec la pratique plusieurs fois par jour, ça s est quand même un peu amélioré. On les trayait le matin pui il les laissait paître toute la journée. Par la suite nous avons fait du fromage ( je laiserais la recette sur "Glaneries de voyage"). Il m emmena me balader à cheval le long de la rivière, limpide, bordée d un tas de plantes, dont il m enseigna les propriétés (savoir hérité de sa grand mère). On visita la "casa de las piedras" (maison de pierre), lieu sacré des indiens Comechingones, une sorte de grotte, sanctuaire où ils réalisaient des cérémonies dans le but de soigner les gens.

J appréciais sa simplicité, les matés sucrés que nous prenions ensemble, lui me parlant de médecine orientale et moi tricotant, l oreille avide. Une intimité et une réelle complicité paisible berça ces deux jours de rêves. J ai savouré le calme de sa vie et quelques peu souffert lorsque j ai pris conscience de sa solitude.

Les adieux ont été assez durs car il voulait que je reste plus longtemps, lui aussi avait besoin d un compagnon de route. "J ai encore tant de choses à t apprendre!", me disait il. Et il avait bien raison. C est toujours très délicat, la rencontre qui t enrichit, celle où tu aimerais pouvoir rendre la pareille, où tu te sens bien, assez bien pour rester plus, te poser peut être?...
Mais le voyage et ton fil personnel reprend le dessus et tu décides de continuer à tracer la route à la recherche de je ne sais quoi. Ça m a laissé un pincement au coeur, une profonde reconnaissance envers cet homme, Don Carlos...

J ai retrouvée les louloux, toute ragaillardie par cette expérience courte mais intense de l émancipation du groupe, le retour dans la famille, prête pour de nouvelles aventures...

Capilla del monte, provincia de Córdoba / début avril 2010

C'est en passant devant la sierra (montagne) de l'Uriotorquo, au pied de laquelle se niche la merveilleuse ville de Capilla del monte, que notre Juan Papi querido nous annonce qu'il connait une amie chez qui nous serions les bienvenus...











Veronica nous accueille les bras ouverts dans son incroyable maison...
Comme la plupart des habitants du quartier, voyageurs tombés amoureux de ce lieu sacré depuis les "comechingones" (ses premiers habitants, les natifs aborigènes) et toujours chargé en énergies fortes, elle a décidé d'y rester il y a 7 ans.

Elle a troqué sa moto contre la carcasse d'un bus qu'elle a aménagé pour en faire une première partie de sa maison.

A présent, elle l'agrandie en construisant des pièces dont les murs sont isolés avec des bouteilles en plastique qu'elle récupère et qu'elle blinde de ses poubelles, colmatés et camouflés par un enduit de terre et de paille... Excellent moyen de recycler ses déchets!
Dans ce quartier, beaucoup de maisons communiquent les unes aux autres par de petits sentiers sinuant dans une végétation luxuriante, dont une quantité impressionnante de plantes aromatiques et médicinales...

Nous avons découvert les graines d'algarroba, un arbre de la région nord de l'argentine. Ces dernières se trouvent dans des gousses que l'on mache et dans lesquelles il y a une délicieuse pâte sucrée, très riche en vitamines et en protéines. Les "Comechingones", s'en servaient d'aliment de base.

J'ai rencontrée une petite fée du nom de José qui m'a initié à la concoction de l'arrope (sirop) d'algarroba... Ça m'a fait penser a une recette de sorcière, que l'on fait revenir à feu doux une journée entiere dans un chaudron... Merveilleuse expérience, accompagnée de chants et de flute de pan, d'histoires de voyages, de va et vient de voisins et de voyageurs de passage dans le jardin d'une maison libre comme l'air...

Un après midi, nous sommes allés cueillir du raisin a la main... Ça nous a rappelé de bons souvenirs de l'automne en France mais avec de nouvelles sensations... Le fait de faire chaque étape avec nos petits doigts, de la coupe des grappes à la sélection, du nettoyage au pressage des grains... le résultat fut très satisfaisant!

Je serais bien restée un peu plus longtemps car il y a une concentration de gens proposant des ateliers de théâtre, de marionnettes, de cirque, plein d'artisans, un grand savoir de médecines dites alternatives (avec les plantes, les pierres, l'alimentation, les énergies...).

Le jour de notre arrivée à Rio Ceballo, chez Flavia, Feliziano, un petit garçon magique de 5 ans, a demandé avec sa petite voix si on pouvait quitter un lieu lorsqu'on en tombait amoureux...
Ce sont des tentations qui arrivent de temps en temps dans le voyage... comme là, à Capilla del monte...

Et puis finalement, on est toujours content de repartir, de retrouver cette incroyable sensation de liberté sur son vélo... et le chemin continue plein de surprises, chacunes belles à leurs manières!