Zârmalouloux Blog

31 mars 2011

! Colombia tierra querida !

Tellement d´images, d´odeurs, de saveurs, d´amour et de partage raisonnent à présent dans nos mémoires!
Pour les franco zarma, ce fut notre septième pays parcouru à bicyclette, cloturant une année entière à pédaler sur le sol Sud Américain et principalement sur sa colonne vertébrale, notre vielle cordillère des Andes aux milles facettes...



Colombie...Colombie fut l´apothéose de cette fabuleuse étape! Comme on dit ici, "¡ Colombia, que chimba parcelo!" Une aventure humaine fuertissima! A la rencontre d´un peuple ultra ouvert, au coeur exceptionnellement grand, comme on ne pensait pas qu´il en existait sur cette planete.
Et ces deux mois à traverser cette terre de cocagne furent également une aventure humaine partagée avec une grande famille de frères nomades extraordinnaires, sembrando y recoltando mucho amor("semant et recoltant beaucoup d´amour")par notre union!!!
La magie du voyage, et plus largement de la Vie (qui est un voyage!), attire les énergies qui doivent se rencontrer... et ainsi se font de très belles connexions!

Rencontres en Equateur de frères argentins, brésilien et chilien, qui ont pendant 2 semaines de travail intensif monté , leurs montures et arnachements, en grande partie recyclés... pour nous rejoindre à Pasto une des première ville colombienne après la frontière.

Départ aux sensations inoubliables! Joie intense, avec l´adrénaline qui monte, l'excitation de se retrouver tous ensemble.
Et là... comme tombé du ciel, nous apparaît Carlos sur sa bicyclette, le compagnon colombien qui nous manquait et qui ne réffléchit pas longtemps pour continuer avec nous cette aventure merveilleuse...

c´est ainsi que les zarmalouloux en Colombie doublent de volume.. puissance 12!
Et c´est parti pour une vie en véritable tribu nomade qui roule à merveille!
Chacun à son rythme s´accordant au groupe:
Le premier à partir le matin une fois pret, pouvait arriver le dernier au point de rendez-vous, la route étant jalonnée de contre temps heureux... pour les rencontres faites,savourant les cadeaux de la route ou des gens (fruits en abondance, refrescos (boissons fraiches), café ("tinto"),...), s´arrêtant jouer de la musique dans les restaurants du bord du chemin, où l´on s´est très très souvent fait inviter à manger et à boire par les patrons ou les clients.
Et les derniers arrivés avaient le plaisir de trouver un lieu pour dormir et manger grâce aux bons soins des vainqueurs de l´étape de la journée.

Au niveau des sous, nous avons entièrement vécu de ce que nous gagnions, entre artisanat, musique, jonglage au semaforo (feu rouge)et spectacle dans la rue! Sans oublier l´exceptionnelle générosité colombienne!!! On nous a offert de tout! Surtout de la nourriture, la gasolina del ciclista, mais aussi des toîts, et beaucoup d´amour!

Entre autre, recuerdos d´anges qui nous ont traités comme leurs propres enfants...

- Doña Carmen fut la première qui, à peine nous avait elle vus sur la place centrale d'El Bordo, nous invitait les 12 que nous sommes, à dînner le soir même chez elle. Cette femme d´une force remarquable travaille en temps que cuisinière dans une prison. Elle nous a servi avec beaucoup d´amour et nous avons partagé de la musique, des rires et de belles discussions avec elle et sa famille.

- A Popayan, ce fut notre rieuse Doña Irma et sa famille illuminée par la foi, qui nous ont pris sous leurs ailes pendant près d´une semaine!! Nous avons partagé avec une grande allégresse et beaucoup d´amour nos quotidiens, nos artisanats respectifs (ses tricots, notre macramé et autres confections), notre musique et de nombreux petits déjeuners, repas menés des mains de maitre de notre Doña querida et une pizzas party.. moments sacrés de partage de joie et d´amour.

- Avant de repartir de la ville, nous avons rencontré Carlos père, avec qui nous avons parlé de philosophie, de litterature et de son travail social en dehors de l´université où il est professeur de droit, où il travaille avec les prostitués, travestis et orphelins en zone de guerilla. Souvenir d´une délicieuse bouteille de Bordeaux qu´il déboucha en notre honneur à une heure précoce de la matinée!

- A Bugalagrande, nous sommes reçus chez Pierre, un grang voyageur français qu´avaient rencontrés les garçons lors de leur 1ère aventure en stop en Colombie à Noël. Ce fut apréciable de partager les mêmes codes, nos anecdotes de voyage et de vie, ainsi que son experience et ses superbes photos.

- A Cartago, on chante dans un immense billard, où jouent une cinquantaine d´hommes, buvant de l´Aguardiente, sorte de rhum (sobre et de bon gout), qui se boie dans toute la Colombie, souvent en jouant aux dominos avec ardeur. Puis on rencontre des papachos chantant des serenatas de mariachis, très appréciées en Colombie. Les chants se font à 2 voix, parlent d´amour... on se laisse transporter une bonne partie de la nuit...

- A Chinchina, on s´est fait accueillir royalement par les jeunes du quartier populaire du Coliséo désafecté où nous élisons domicile, malgré les mauvais a priori des gens qui ont peur de ce qu´ils ne connaissent pas. On y partage du jonglage et de la musique qu´on travaille pour accompagner le spectacle.



En parlant du spectacle, notre union de vagabonds saltimbanques n´a pas eu de difficultés à présenter dès la première semaine de voyage ensemble, pour la première fois à Popayan, un cabaret improvisé à partir d´éléments de spectacle ou de "routines" de semaforo que chacun avait dans sa botte.

Pour les zarma, ce furent des tableaux en couple de notre spectacle, et se sont ajoutés les balles de jonglage de la maraine la fée Tweety, la balle de contact de notre mage carlos, la puce du clown barba, le météore de notre énergique Titan(jonglage chinois?,balle au bout d´un fil qui fait de sacrées pirouettes), la buena onda de notre bon Bessa qui présentait à merveille notre groupe et le tout en musique, mené des mains de maître par notre saxophoniste David.

Ce fut à chaque fois un succès grace à la bonne énergie qui faisait de ce moment une fête et un moyen de regrouper les gens, de parler de notre voyage, de faire de belles rencontres...

La dernière étape à 12, à Medellin, fut très intense! (cf article précédent sur le blog).

Rencontre de l´exceptionnel maestro percussionniste Don Ruben, véritable personnage plein de classe et d´humour avec qui nous apprenons beaucoup (atelier de rythme sur ses bongos, de maracas), nous écoutons des vinyls de classiques colombiens et français et passons une soirée inoubliable dans un lieu antique "la cabaña del recuerdo" tout à fait privilégié.
Après avoir vécu quelques jours chez la douce Pilar qui nous a recueilli alors que nous ne trouvions aucun endroit où attérrir, nous émigrons dans la joyeuse maison dans la montagne d´Eveline, rieuse et guerrière rasta clarinetiste et de ses deux colocataires. Paradis perché au dessus de la grande ville avec une vue magnifique, des arbres fruitiers, une source d´eau, une cheminée et une belle énergie commune pour partager de la musique et des connaissances de chacun. Nous faisons notre limonade et notre café (écossage, tostage et moulinage des grains) et de sacrées chapatis parties!

C´est ainsi que nous organisons une "minga", journée de travail collectif et festif pour la maison et le jardin... construction de marches dans le sentier d´arrivée pentu et boueux, rigoles d´irrigation, réparation de planches du parquet du balcon d´entrée...

Avec émotion, on repart en laissant deux frères du groupe, Luis et David Alejandro, pour continuer jusqu´à Turbo.

Départ échelonné sur 2 jours, passant par la très jolie ville coloniale de Santa Fé de Antioquia, avec ses ruelles pavées et ses maisons aux facades blanches.
On se retrouve tous les dix par surprise, de nuit.. les premiers autour d´un feu, prets à manger un repas qui avait inconsciemment été préparé en quantité exacte pour tout le groupe! Joie immense de se retrouver ensemble de nouveau.
Nous savourons les dernières côtes aux vues imprenables de la Cordillère et le charme des devantures des maisons colombiennes , si fleuries et si bien soignées, comme nous en avons vus tout au long de la traversée de ce pays et reflétant la beauté de ce peuple. Et pour les accompagner, des papillons et des oiseaux aux couleurs vives et profondes de toutes sorte et en abondance. "Colombia, tierra querida, tu suelo es una oracion, y es un canto de la vida!" "Colombia terre chérie, ton sol est une oration, et c est un chant de la vie!"

Mais comme pour équilibrer les forces, ce pays est aussi marqué par la violence et la mort...
Très régulièrement au cours de ces 2 mois, nous avons rencontré des personnes nous témoignant de la mort ou de la disparition d´amis ou de menmbres de leur famille par la guerilla. Et sur ce dernier tronçon, nous avons traversé toute une zone jalonnée de militaires, parfois bien camouflés, où deux fois en 3 jours nous avons vu les traces de 5 véhicules brûlés par les guerilleros...

Enfin, arrivée à Thurbo!
On arrive à l´Océan Atlantique! Il fait chaud, les gens sont noirs... ça nous rappelle l´Afrique ou le Brésil, selon les références de chacun. Les enfants sont hyper vifs, rigolent, parlent fort, chantent, et danse du reggeaton et du ballenato de façon bien caliente et survoltée. Sur le port, nous cherchons un bateau pour nous emmener le moins cher possible, avec tout notre équipage... Ambiance marinero où des groupes d´hommes bien costauds et torse nu, embarquent et débarquent tous types de marchandises. Des petits puestos de comida se succèdent où les mamitas servent des soupes de poisson pas cheres. Les maisons sur la petite bande de terre qui mène à la plage où nous dormons quelques nuits, sont construites avec des planches de bois et des toles ondulées pour le toît, certaines sur pilotis.
Les recherches de bateau sont difficiles. On nous conseille d´avancer vers les dernières villes côtières de Colombie, Capurgana ou Sapzuro pour avoir plus de chance de trouver un bateau qui nous embarque. Avec un gros pincement au coeur, on part sans nos deux frères Beza et Tweety qui n´ont pas de passeport. On met les vélos dans un bateau de marchandise qu´on retrouve à Puerto Obaldia, première ville Panaméenne très très surveillée! Nous, on part en Panga rapide jusqu´au superbe village de Capurgana. Nos corps ont été secoués tellement violemment qu´on est tous mal en point pendant deux-trois jours.

A Puerto Obaldia, on reste deux jours, jusqu`à trouver notre galère.... Le bateau pirate "Don Luis"! Commence alors une nouvelle aventure pleine de rencontres, découvertes et rebondissements...

To be continued...


(pour un point de vue en plus, celui de Yannosh, le lien:
http://madnomad.over-blog.com/article-colombia-tierra-querida

10 mars 2011

¡ Mission accomplie !


Medellin - Turbo : ok
(5 jours et demi)

Soit : Buenos aires - Turbo (Etape Amérique du sud): ok
(1 an et 2 semaines)


Nous étions à Medellin, deuxième grande ville de Colombie, où nous profitions de moultes rencontres musicales pour perfectionner nos oreilles, nos mains et nos coeurs afin de battre en cadence sur la cumbia, la salsa, les classiques mariachis (originaires du Mexique, ils sont aussi très appréciés par ici).

Perchés sur les hauteurs de la ville, dans une maison bleue accrochée à la colline ( la chanson illustre plutôt bien l'ambiance du lieu), entre le quartier de Buenos Aires et Santa Elena, nous avons été accueillis chaleureusement par Eveline, Andrés et Alvaro, au rythme de percussions en tout genre, "gaïta colombienne" (sorte de flûte avec un bout de bois creux pour la bouche), maracas, clarinette, trompette, saxophone, guitare, kena et autres flutiaux sautillants, chants traditionnels et improvisations inspirées.

La rencontre avec Don Ruben nous aura aussi enrichis musicalement et humainement. Avec lui nous avons compris que tout est rythme, qu il est la base de tout et qu 'à ce titre, l explorer est indispensable pour les musiciens en graine que nous sommes. Sa maison est un atelier ludique, remplie d'instruments et de vinyls. De plus, elle représente un endroit de passage pour bien des gens du quartier d'Envigado (villle collée à Medellin), qu'ils soient musiciens confirmés, débutants ou encore émoustillés par le monde musical, tout le monde est le bienvenu quand il s'agit de partager un moment autour de cet art. Cela crée une ambiance vivante, chaleureuse où chacun peut être le professeur d'un autre.
Chapeau bas Maestro !

Nous avons réussi tant bien que mal à partir de cet antre rythmique pour rallier Turbo, côte caraïbe colombienne.
Nous avons testé la configuration à 10 pour exécuter ce dernier trajet, il semble que les chemins doivent parfois se séparer un moment pour mieux se retrouver par la suite.
Nous sommes en ce moment à la recherche d´un bateau pour traverser cette parcelle infime qui nous sépare encore des mystères de l´ Amérique centrale.

On vous raconte sous peu la derniére étape Medellin-Turbo en photo...

On vous envoie plein de rythmes endiablés pour vous mettre le feu au corps et vous réchauffer en attendant que le printemps le fasse à notre place.

Beaucoup de tendresse...
A très vite.

Les zarmalouloux

Afin de vous faire patienter et si vous ne les avez pas encore vues, rendez vous à l'article daté du 28 janvier, après celui sur Siloé city (Cali). Les mystères du blogspot....