Zârmalouloux Blog

29 sept. 2010

Des photos et des nouvelles

De jolies photos de notre spectacle à l´école del Progreso qui nous a accueilli une semaine pendant notre passage à Cusco. Merci Guillermo pour ton oeil de photographe!





























































































































































Et quelques petites nouvelles de notre route...
Nous voilà arrivés à Cajamarca ( non non on ne s est pas mis à pédaler plus vite que le vent...) après avoir pris un bus d´Abancay à Lima et de Lima jusqu´ici.
Ça fait bizarre d´avancer aussi vite et c´est très frustrant de louper tout ce joli trajet à vélo.
Ce fut dur dur pour nous et notre égo de faillir à notre éthique et de nous plier aux impératifs du bus.
Avec du recul cette expérience de voyage a été plutôt rigolote quant aux situations parfois loufoques dans lesquelles on s est retrouvé : trouver une compagnie qui ait assez de place pour 6 gros vélos chargés en soute, devoir se séparer aux dernier moment par manque de place, des débats sans fin avec la dame fort patiente de la compagnie pour nous éviter de voyager sans les vélos, l´attente des vélos et la charrette le lendemain, les films pourris dont on t´ abruti pour que la pillule passe mieux, le chemin qui défile sans pouvoir le voir ni le vivre, vu que les trois quarts se font de nuit.
Le matin, par la fenêtre du bus, nous avons vu un autre aspect du Pérou. Des cultures expensives avec des gens en combinaison fluo, couverts juqu ´à la tête (sûrement à cause des produits chimiques), des zones industrielles et des villes sinistres et tristes, abîmées ou comme en cours de construction ( le tremblement de terre de 2007, le climat, la géographie et la pauvreté de cette région y sont pour beaucoup), c est tout plat avec tout de même de beaux déserts de dune de sable aux couleurs raffinées, on aperçoit au loin la fureur de l océan Pacifique qui rugit.
Ensuite, nous avons été catapultés à Lima avec une certaine appréhension, par rapport à tout ce qu´on avait pu entendre avant. Finalement, notre bonne étoile veillait au grain et nous avons fait la rencontre de personnes très modestes et humaines qui nous ont rappelé que la fraternité, la compassion et la générosité ne sont pas des valeurs étrangères aux capitales et grandes agglomérations. Nous avons partagé avec elles des petits moments de leur quotidien, pris des leçons de courage face à la complexité de leurs vies, et bien rigolé aussi.
Merci à ces anges !
Nous partons à présent vers le nord est, en direction de la cordillère Blanche, pour les quelques derniers 700 km péruviens qui nous réservent encore bien des surprises, avant l´entrée en Equateur (prévue dans trois semaines).
Prenez soin de vous!
Plein de zarmabisoux prouts...
Siboulette et Fourmie ;o)

25 sept. 2010

Choquequirao, du 20 au 25 septembre 2010

Repartis de Cusco, qui est plutôt tranquile pour une ville Péruvienne : pas trop blindée de monde (il faut dire que la saison des grandes vacances européennes est terminée) et le trafic reste supportable (les péruviens adorent se servir de leurs claxons et il y en a de toute sorte avec des bruits de sifflement ou de sirènes, créant un bon brouahaha).

On n´y trouve pas non plus de hordes de ¨toucs toucs¨ comme on a croisé dès les premières villes péruviennes où l´on est passé, sortes de moto-taxi-tricycle qui peuvent transporter deux personnes, avec une bâche protectrice souvent decorée d´autocollants de logos de marque, icônes et autres slogans religieux.

En revanche, sur la route on retrouve vite les pic-ups aux éffigies des multiples partis politiques, recouverts d´affiches, armés de drapeaux, parfois d´une énorme mascotte en papier mâché comme ceux des cortèges de carnaval, de hauts parleurs hurlant de la musique péruvienne aux accents asiatiques, les slogans pour les elections communales, regionales, departementales et districtales, qui auront lieu début octobre. Sans exagérer, depuis notre enrtrée au Pérou, on a dû voir une bonne trentaine de partis différents, peints sur les murs des maisons, les roches des bords de route... ça change des "Evo, SI" ou "Evo, No" boliviens. Les logos des partis sont parfois amusants: le tricyle, le chapeau traditionel, le ballon de football, la feuille de coca, l´indigène super musclé, la patata(papa), le condore...

Juste avant d´arriver à Cusco, le pic-up du parti de pain (pan) s´arrête devant nous pour nous féliciter et nous "soudoyer"... le candidat de la région en personne et ses supportrices survoltées nous offrent du pain dans des sachets avec l´autocollant du parti, la photo du candidat, et de l´Inka Cola, la ¨boisson nationale¨ gazeuse jaune fluo au goût de chewing gum. Ils nous disent de crier le nom du parti, de dire aux gens de voter pour eux... et quand on leurs demande les idées qu´ils défendent... des aménagements pour les touristes bien sûr!




Comme à chaque départ d´une grosse ville où l´on est resté un moment, Ça fait du bien de retrouver la sensation de liberté sur son "petit" vélo, de retrouver un contact avec les gens des campagnes, et de se reconnecter avec la nature, les veillées autour du feu sous la lune et les étoiles...










Direction Choquequirao, un site impressionnant redécouvert il y a 1 siècle par le même archéologue américain qui a découvert le site du Machupicchu. La route jusque là monte haut, vers 4000m avec des pans très à pic, la route en corniche où l´on se voit évoluer au fur et à mesure qu´on monte ou qu´on descend, les desseins des lacets de la route qui s´échelonnent, l´air y est frais et quasi aucune végétation ne pousse (seuls quelques Eucalyptus importés). Et passé le col, ça redescend entre 1000 et 2000m pour remonter et redescendre de nouveau... mais les paysages et les gens qu´on y croise en valent le détour. Plus bas, la végétation devient plus luxuriante, tropicale. Bananiers, avocatiers, papayers, manguiers et de nombreuses parcelles cultivées à la main, au boeuf et à la charrue : maïs, anis (en ce moment c´est la ¨cosecha¨(récolte) et on voit des groupes de personnes au bord de la route en train de ¨limpiarlo¨(le laver) avec d´immenses tamis... ça sent bon quand on passe à côté!




Revenons à Choquequirao... Ce sont deux frère et soeur hispano-franco-belges, Ijar et Naya que nous avons rencontrés à Puno, qui nous en ont parlé en premier. Ils en revenaient. Quatre jours de trek avec une mule pour porter les vivres et les bagages avec un multier. Ils avaient été enchantés par la beauté du site et sa tranquilité dûe au fait qu´il n´est pas encore très connu et pas évident d´accès au niveau physique.

Arrivés à Cachora, charmant petit village face à la gigantesque montagne enneigée "Salcantay" et peuplé de joyeux habitants, nous rencontrons Cledia qui nous permet de laisser nos vélos chez elle pendant les 3-4 jours de caminata(de marche). Nous partons donc avec nos sacs à dos, awayo et baluchons, chargés de quelques vivres, bouteilles d´eau et du strict minimum pour dormir et se vestir...





La marche à pied change le rythme de voyage, nous entrons dans un autre rapport au temps, à la fois plus lent et en même temps surprenant quant aux distances qui semblent évoluer rapidement... on prend vite de la hauteur, ou à l´inverse, on se rapproche vite de la rivière en bas... et l´angle de vue face à la montagne change complètement!





La nature nous envoute par sa beauté, sa diversité et sa magie... entre le printemps faisant son apparition et les restes de l´hiver ; les couleurs vives et fraiches des jeunes pousses de cactus et des feuilles naissantes se mélangeant aux lambeaux de mousse accrochés aux branches, flottant dans le vent ; les boules de cotons remplies de graines, les clavels del aire fluo jaunes, roses, verts, rouges (sortes de feuilles d´ananas géants qui poussent sur les branches).



On croise de nombreuses fleurs solitaires hallucinantes par leurs formes, couleurs et odeurs, mais aussi des ruches dans les roches. D´un versant à l´autre, on voit le tracé du chemin qui forme un dessin en dent de scie, c´est très impressionnant, ça parrait très raide... et ça l´est! On passe par des zones de végétation différentes. Un versant est plus sec et l´autre plus tropical avec de fréquents points d´eau où coulent des sources où l´on boit pour aguantar la subida (supporter montée) qui nous fait suer à grosses gouttes.


Impressions vertigineuses aux flans des montagnes, face à l´immensité de la quebrada ( faille) qui s´ouvre devant nous, entre les majestueuses Apus (c´est ainsi que les Incas appellent les dieux qu´ils vénèrent et dont les montagnes font partie.
Nous arrivons sur les ruines de Choquequirao au bout d´un jour et demi de marche, à la lumière de fin de journée.
Le site est impressionnant! La petite équipe qui travaille sur le site arrive en même temps que nous et répond à nos questions.













Nous apprenons que seuls 15 à 30 % des vestiges ont été mis à jour et restaurés. L´ingénieux système des terrasses et d´irrigation a permis que le site soit si bien conservé aujourd´hui. Il y a un système de canalisation de 16km de long qui part du nevado Salcantay en passant par toutes les terrasses.





On assiste à un coucher de soleil époustoufflant, aux allures mystiques, du haut d´une place ovale au sommet d´une montagne (on se croirait sur le toît de l´Olympe). On ne voyait pas bien la profondeur du vide tout autour de nous à cause d´une épaisse brume. D´après un des agents du site, c´était la fumée des feux due aux gens du coin, qui mettent le feu à la montagne pour fertiliser (on en a vu plusieurs très impressionnants sur notre chemin). Le soleil est devenu une grosse boule orange, puis rose et rouge flamboyant, fondant dans la brume et laissant un dégradé pastel dans le ciel. Des oiseaux type hirondelles, fusaient en tourbillonnant autour de l´esplanade, créant des bruits de projectile fouettant le vent en nous frôlant.

Nous étions seuls sur le site et l´avons ensuite découvert à la lueur de la pleine lune du premier jour de printemps, qui s´est levée énorme et rousse derrière les montagnes, à l´autre bout de la voûte céleste, quelques minutes après la disparition du père Inti (dieu soleil chez les Incas)... Magique!


Le retour les deux jours suivants nous font souffrir dans les cuisses, les mollets et le dos... vivement qu´on retrouve nos montures! On revient tout de même ravis de cette petite expédition pédestre ,-)

Siboulette

Les mystères du Machu Pichu

Rétrospective : 09.09.10 au 14.09.10




Le site du Machu Picchu est formé de ruines incas datant de la première moitié du 15eme siècle. A l'arrivée des conquistadores, la résistance menée par l'Inca Pachacútec se serait réfugiée pendant l'occupation des espagnoles sur le site. La Citadelle de Machu Picchu (en quechua: Vieille Montagne) est la plus grande œuvre inca. Elle fut extraordinairement construite sur une zone à la topographie difficile et inaccessible. Elle est aujourd'hui universellement connue pour ses ruines imposantes et originales, comme pour sa situation incomparable au bord d'un abîme donnant sur les eaux torrentielles du fleuve Urubamba. Aujourd'hui encore le mystère persiste : comment ont-ils réussi à transporter les blocs de pierre sur la cime de la montagne et édifier une construction si spectaculaire ? D'après un guide, ils utilisaient la technique de construction de pente en terre et autres matériels (au même titre que les égyptiens) pour monter certaines pierres lors de l'édification des maisons.



La structure arquitectonique de Machu Picchu, de par ses fonctions religieuses et militaires, était entourée d'une grande muraille de 6 mètres de haut et 1.8 de large. Selon l'architecte Alfredo Valencia, elle peut être divisée en 2 grands secteurs: le secteur urbain et le secteur agricole. Chacun est composé de deux sous-secteurs: l'occidental et l'oriental, définis selon la localisation. Le secteur agricole est divisé en " haut " et " bas".
Le " haut " présente 5 enceintes : la apacheta (pierre marquant un lieu sacré) et plus de 40 terrasses andines. Le " bas " est composé de 7 enceintes et environ 80 terrasses. Les nombreuses terrasses se succèdent, certaines connectées par des escaliers de pierre encastrés dans les murs et d'autres par des perrons aux gradins multiples disposés en forme de couloirs. Le dessin des terrasses est en parfaite harmonie avec les montagnes entourant le lieu, les versants paraissent avoir été sculptés pour se fondre dans la nature. Un grand mur sépare le secteur urbain de l'agricole. Vous accéderez au secteur urbain en traversant une façade lithique à doubles piédroits, point où se termine le Chemin de l'Inca reliant Cusco à Machu Pichu. Ce secteur est composé de 172 enceintes aux formes et tailles variées, reliées par 109 perrons permettant le transit par les dénivellations propres à la montagne de Machu Picchu. Les enceintes sont organisées en forme de " quartiers ", aux fonctions spécifiques selon les caractéristiques et évidences culturelles rencontrées lors des fouilles. Un secteur était destiné au dépôt des récoltes de mais ou de coca produites sur les terrasses agricoles.

Selon la légende il s'agissait en fait d'un sanctuaire pour vierges, où 60 % des gens qui y vivaient étaient des femmes (selon les ossements retrouvés sur le site). Les chercheurs évoquent vraisemblablement l'hypothèse d'un centre religieux à plus large échelle. Plusieurs chemins accédaient à cette citadelle imprenable perchée a 2400 m d altitude. Un des plus connus est le chemin de l'inca construit à flanc de falaise.

Découvert en 1912 par Hiram Bingham, un arquéologue nord américain et surtout accompagné d'une très bonne équipe de bûcherons, ils ont en 30 ans reconstruit pierre après pierre le Machu Picchu qui avait été mangeé par la jungle après avoir été laissé à l abandon, peu sprès l'arrivée des espagnols au 16 eme siecle. En 1929 fut décrétée la loi du Patronat Départemental d'Archéologie de Cusco. Aujourd'hui le Sanctuaire Historique de Machu Picchu et la zone archéologique, comprenant dix autres ruines importantes, sont protégées par l'administration de l'INC, Institut National de la Culture.



Du coup, Les zarmalouloux ont sauté sur l'occasion pour visiter cette muraille cachée dans les nuages. Nous avons donc laissé nos vélos qui n'auraient jamais pu monter jusque là haut ( l option chemin de l'inca n étant pas ouverte aux occidentaux sans la carte inca). Nous avons eu d'autres informations par un messager de l' île de la lune ( lac Titicaca), comme quoi un tunnel secret existait depuis le lac jusqu au Machu Pichu lui même, ou plus précisément au Waynapichu (la grande montagne derrière les louloux). Avec les zarma ont a dit Banco ¡ zoubidou pour le tunnel. Il faut savoir que ce tunnel de 280km a été élaboré il y a 500 ans, creusé par le temps et le passage d une rivière souterraine, reliée directement au siphon du lac lui même. Les Incas ont vidé puis rempli de nouveau le tunnel grain par grain de mais lors des 1000 récoltes de cet été fabuleux de 1369 ( le croira qui voudra). Ce tunnel marche donc selon le principe d'autoglissage sur ces petites boules jaunes. Exactement comme 5 siècles plus tard à Montparnasse (Avis aux parisiens habitués de cette station). Pratique et utile nous arrivons au pied du Machu Pichu mais par l'intérieur de la montagne. Comment monter aux ruines ? Les incas avaient tout prévu ! Il y a un élévateur en bambou relié a une grande liane. N'ayant pas encore l'électricité sur le lieu, une personne adaptée devait se jetter du haut du Waynapicchu pour faire contre poid sur l'élévateur et nous monter directement à la place centrale.

"Genial!" s'écrièrent les Zarma "On est au Machu Pichu la 8 eme merveille du monde"

Après une bonne visite où l'on se demande encore comment des hommes ont-ils fait pour construire maisons et terrasses sur des falaises a pic, on s'est dit qu ils utilisaient sûrement des échafaudages en bambou car ils ne connaissaient ni le fer ni la roue.

Après une heure et quelques explications de Pachacutec lui même, on apprend qu il existait 3 mondes dans leur civilisation. Celui des Pumas représentant la terre, les hommes et le monde des vivants ; celui du serpent correspondant aux rivières, aux morts et enfin celui du condor parlant aux dieux et autres divinités surnommées les Apus ...


C'est en passant par la porte principale du Machu pichu que nous sommes rentrés dans un couloir de régression temporelle, et là, grosse surprise, on utilise aussi des bus dit "écologiques"pour monter jusqu au site, qu'ils lavent à toutes les descentes pour les touristes.

Puis, en redescendant, nous avons tout de suite appelé le service de sécurité du lieu concernant des amas de poubelle que des gens peu sérieux stock dans ce lieu magique. Mais le garde nous a dit que c'était pas son job et que dans ce monde on ne savait pas quoi en faire à part les entasser !

Les zarma apeurés du 21eme siecle, sont de suite repartis dans le tunnel qui, parait il, mènerait vers un endroit plus tranquile appelé Choquequirao (le berceau d'or en quechua) ...

Affaire à suivre...

9 sept. 2010

Bon Anniversaire aux Zarmalouloux

Il y a un an tout juste vous avez enfourchés vos "chevaux d'acier" pour découvrir le monde, aller à la rencontre des hommes, des femmes et des enfants qui peuplent cette planète, pour regarder et écouter la beauté et la fragilité de notre terre et de ses habitants, pour comprendre et construire votre vie.
Il y a un an nous avions aussi enfourchés nos "chevaux à pédales" pour vous accompagner quelques kilomètres sur votre route du "tour du monde". L'émotion de ce départ vers cette nouvelle vie, reste en nos coeurs, chargée de joie, d'admiration, d'étonnement, de sourires....
Nous cheminons aussi, grâce à vous, par vos textes, vos photos mais aussi vos témoignages, vos réflexions, vos coups de coeur, vos coups de gueule...
Aujourd'hui mes trajets en velo étaient remplis de pensées pour vous, pour cette date anniversaire, de cette année qui vient de s'écouler mais qui a été si enrichissantes pour nous tous.
Et ce soir, en pédalant sous la pluie, un magnifique arc en ciel éclairait le ciel. Il partait de la route dans la foret, où je roulais, il était à portée de main. Quel instant magique!
Lorsque vous verrez cet arc qui enjambe le monde, porteur des couleurs de la paix, de la joie, de la sérénité ... vous pourrez deviner aussi nos pensées en ce jour d'anniversaire.

Merci pour votre dynamisme, votre courage, votre ténacité, votre sensibilité, votre ouverture, votre soif de comprendre....

Bon Anniversaire les Louloux

Bonne continuation et Prenez soin de vous
Affectueusement
veronique

6 sept. 2010

Taller Inti



03/09/2010
Espinar, province de Cusco, Pérou


" L'ère pétrolière n'est qu'un pet à l'échelle de l'humanité"
(Luciano Ré, responsable du taller Inti d'Espinar)

Depuis que l'homme est homme ( environ 5 millions d'années), ses sources d'énergieont été exclusivement renouvelables ( le vent, le bois, le soleil, l'eau...).

La découverte du pétrole, il y a 150 ans, a bouleversée les modes de vie et a permis une croissance considérable de l'activité humaine.
La suprématie du pétrole, du charbon ainsi que du gaz (énergies fossiles), s'est substituée aux autres types de ressources énergétiques.
On se rend compte unanimement aujourd'hui des ses effets néfastes sur l'équilibre planetaire, par le biais des pollutions, de l'épuisement des sols,
du réchauffement climatique entre autres.
De plus, il s'avère que les sources d'énergies fossiles vont se tarir très prochainement compte tenu du rythme auquel nous les consommons.
Au delà de cette idée, leurs utilisations détruisent la planète et par voie de conséquence l'homme.
Il nous impore de nous engager dans une véritable révolution énergetique, non pas par soucis d'épuisement des ressources, mais bien au nom d'une urgence climatique.
Sortir la tête du trou, changer nos manières de vivre est jours après jours de plus en plus nécessaire. Les mesures gouvernementales doivent s'accompagner de démarches individuelles.
De multiples solutions s'offrent à nous et de nombreuses initiatives se mettent en place visant à replacer les énergies renouvelables au centre de nos préocupations.
Depuis le début de notre voyage, nous avons rencontréplusieurs personnes s'activant dans ce sens, avec qui nous avons pu partager connaissances, points de vue, expériences, modes de vie et valeurs qui sont au coeur de notre projet.


Récemment, nous avons croisé le chemin d'un couple d'argentins qui présentent, dans les écoles sud-américaines, un spectacle de théâtre comico-sarcastique sur le réchauffement climatique. Un débat avec les jeunes est mise en place suite à la représentation dans le butd'expliquer entre autres, l'effet de serre, la désertification progressive, la fonte des glaces et son pendant la montée des eaux, la disparition exponentielle des espèces végétales et animales et les menaces qui pèsent sur les populations. Ils tentent de les sensibiliser aux traitement des déchets et surtout à l'importance de réduire leur production, à considérer autrement l'eau et les énergies renouvelables.
Ils ne se contentent pas de passer un message car lorsqu'ils ont l'occasion ils mènent des projets culturels comme des ateliers de théâtre ou concrets comme la réalisation de douches solaires.
Nous avons également croiser un cycliste atypique. Edgar, parti de Colombie avec 16 autres compagnons il y a 9 mois, compte rallier Buenos Aires avant d'accomplir le trajer en sens inverse. Ses compétences en électricité lui permettent d'échanger ses services en échange d'un peu d'argent, d'un repas ou d'un toit. En partageant des connaissances sur la douche solaire, il nous a parlé du "taller inti" d'Espinar près de Cusco.


Après le désistement de la pesonne qui était prête à construire une douche solaire dans son hôtel sur l'île de la Lune ( voir episode précédant), nous étions d'autant plus motivés pour découvrir ce qui se faisait dans l'atelier d'Espinar.

Une fois rendus au lieu dit (en bus, une fois n'est pas coutume) nous avons fait la connaissance des acteurs du projet tel Luciano, le responsable de la structure et Carlos, qui devra la gérer prochainement. Etaient présents également Constantin qui travaille à Cusco sur un projet du même type et Marcello un ingénieur en stage dans l'atelier, attelé à mettre au point une éolienne en matériaux recyclés.
Le projet consiste à mettre au point des installations solaires simples et faciles d'application pour améliorer le quotidien des communautés environnantes.


Installations disponibles au Taller Inti :

I.Four à bois en argile

A premiere vue, cela ressemble a un four traditionnel, avec ca petite cuisinière integrée sur le coté. Mais sur la photo on apercoit deja un premier detail important. Une cheminée permet d'acheminer la fumée, du four et de la cuisinière, vers l'exterieur. Détail pratique vous me direz, mais ici il arrive bien souvent que la fumée reste dans la cuisine. De plus cette cheminée permet de chauffer la maison. Autre détail, que l'on ne peut pas voir ici, le four est reliée à un ballon d'eau chaude... Et oui le temps que le gateau chauffe, tac, on se prend une petite douche tout en laissant ces casseroles au chaud. Un vrai piano de cuisine!!!








II. La serre


L'atelier est équipé d'une serre orientée vers ....? , vers le nord, bien sur puisque nous sommes dans l'hémisphère Sud. C'est une serre tout ce qu'il y a de plus normale. Elle permet, la culture de fraises, de tomates, d'épinards, de carottes de salades et bien d'autres choses, a une altitude avoisinant les 4000 m. En ce moment, elle permet aussi de tester un nouveau type de filet pour proteger les cultures du froid de la nuit. Si ce filet fonctionne bien, il pourra faire le bonheur des paysans du coin et surtout de leur champs de patates.
De plus des petites ouvertures pratiquées dans le mur de la maison permettent l'entrée de l'air chaud pendant la journée. Attention, ne pas oublier de les fermer pendant la nuit.

III La douche solaire


Voilà, la fameuse douche solaire vraiment pratique. Si elle pouvait finir par remplacer les douches électriques, on éviterait quelques coups de jus et on pourrait enfin prendre des douches chaudes... Un simple réservoir de 70l posé sur le toit. Et l'eau est chaude à partir de 9h le matin


IV. Cuisine et four solaire


Ci dessus une cuisine solaire, elle ne permet pas encore de capter le cable, mais elle peut mettre en ébullition 4l d'eau en 15 minutes environ. Bon, ces chiffres sont représentatifs pour le Pérou, enfin dans la zone des tropiques pour le moins. La cuisine est composée de plaques d'aluminium très fine, elle s'abime moins que l'acier et n'emmagasine pas la chaleur.

V. La maison solaire active


Les murs extérieurs de la maison sont construit avec des briques de torchis. Deux murs, séparés par de l'air. Plutot économique, et en plus c'est un très bon isolant. Un panneau solaire de 50w, relié à une batterie de voiture assure les demandes en électricité. Elle est équipée d'une cuisinière en argile et en terre, d'une douche solaire. Le toit est en tole ondulée, mais à plusieurs endroit il est fait en plastique transparent et permet l'entrée de lumière. Cout total de la maison sur la base de 90 jours de travail du propriètaire et de 30 jours d'un ouvrier payé 2500 dollars...

Luciano qui nous a présenté cette maison et qui a lancé le projet du taller Inti a été envoyé au Pérou par une ONG suisse catholique, la Mission Bélen Immensee . Les acteurs sont envoyés pour trois ans sur un projet local. La démarche, et la philosophie nous ont semblé intéressante. On est loin des projets, où des gens débarquent pendant quinze jours pour faire de l´humanitaire. Ici, Luciano n'a pas réellement de salaire, seulement de quoi subvenir à ses besoins. L'argent envoyé par l'Ong a servi pour lancer le taller et la promotion de l atelier (chose normalement difficile pour une petite entreprise locale).

Luciano travaille depuis 8 ans dans cette région qui est la plus ensoleillée du Pérou, où le besoin se fait sentir compte tenu des conditions de vie difficiles ( altitude de 4000 m, forêts inexistantes, accès à l'eau compliqué, peu d'infrastructures). Il a mis l'atelier en place, dispense des formations à destination de la population et participe à la réalisation d'infrastructures. Il tient à ce que l'initiative vienne des communautés afin que la population s'approprie réellement l'installation et puisse si nécessaire la réparer, la transmettre. Il s'agit d'un échange et non d'un don. Le matériel doit être payé par les béneficiaires et l'instalation se fait en coopération.

Il favorise les démarches communautaires ( les communautés sont des regroupements de familles vivant dans une même localité. Les décisions sont prises en commun, les notions de solidarité et de lien social sont inhérentes au fonctionnement de celles-ci.


Il donne des conférences de sensibilisation aux énergies renouvelables en expliquant l'avantage de produire soit même son électricité plutôt que de consommer sur le réseau nationale une énergie chère et polluante.


Il a passé 8 ans à promouvoir l'atelier ( financé par l'ONG), à assurer sa pérénité en formant techniquement des péruviens pour que l'entreprise perdure après son départ.

Plus d'information sur http://www.taller-inti.org/

Les Zârmalouloux










2 sept. 2010

Bolivia, ou les impressions personnelles d un pays atypique

Bolivia,
tu m as choquée, émerveillée, surprise, attendrie, énervée, carressée dans un sens et l autre du poil.

Bolivia,
terre aux couleurs vives et percutantes que nous retrouvons sur les hawayos ( tissus faisant office de sac à dos national), portant charges démesurées et bébés, sur les jupes multicolores des cholitas ( femmes habillées en habits "traditionnels"), sur les dents des gens, arborant montures, étoiles et coeurs dorés, sur les ponchos et chullitos (bonnets mondialement connus) des hommes, sur les pompons qui marquent l appartenance des lamas et brebis, sur tes montagnes, canyons, jungles, plaines et vallées...

Bolivia,
tu exibes des pratiques religieuses hétéroclites, où le catholique, l évangéliste et le "payen" se tiennent par la main. On te trouve aussi bien devant l autel de Dieu, à célébrer son mon et celui de son fils, qu à genoux dans les champs, avant le labeur, psalmodiant en déposant délicatement quelques feuilles sacrées de coca, laissées en offrande à ta Terre Mère (Pachamama).
Tu pries autant le Yatiri ("chamane" de là bas), la Pachamama que le Seigneur, pour te garder du mal et craindre de la même manière leurs courroux.Tu peux allumer un cierge ou un feu rituel pour challar (bénir) et préserver tes biens , ta famille, tes récoltes ou encore ta santé.

Bolivia,
tu es pleine de mystères de facettes et de caractère. Il m est difficile de te percer à jour tant tu te résistes à t ouvrir. Tu ne te découvres que jusqu aux commissures des lèvres, où tu laisses entrevoir un large sourire malicieux, parfois édenté, éclats de vie, de rire sincère.
Dans un premier temps, tu refuses souvent l échange, tournant la tête et agitant négativement la main. Puis, en te travaillant un peu au corps, en insistant, en réagissant de manière inattendue peut être, tu acceptes le contact et les barrières semblent s écrouler en partie.
Tu caches souvent ton humour et ta richesse derrière une apparente et infranchissable timidité. Regard fuyant, gloussements sourds habillent celle ci. Peu tactile, tu te raidies quand je tente de te toucher.

Bolivia,
tu parais peu chaleureuse aux premiers abords et on imagine difficilement toutes les règles muettes qui te régissent et qu il nous faudrait intégrer pour espérer faire parite de ta communauté. Ceci est bien sûr sans compter sur les 36 ethnies qui te composent, leurs réalités, leurs coutumes, leurs différences, ainsi que le tout à chacun.
Tu me surprends sans arrêt avec tes retournements de situations, tes états d âmes et envies vacilants. Un jour tu m accueilles comme un des tiens, partageant ce que tu possèdes, une soupe, une bière ou juste un moment privilégié. Puis au jour suivant, tu me rappelles à l ordre, me traites comme l étrangère que je suis.

Inssaisissable Bolivia,
avec tes langues autochtones, ton langage des signes et du corps, ton castellano (espagnol)importé, imposé, que tu refuses à des moments de parler, et dont tu ignores aussi parfois l existence dans ta vie de tous les jours.
Cultures et folklores préservés, remaniés, escamotés, synchrétisés, reniés car discriminés, ou encore portés en étendard ; tu offres bien des visages aux touristes qui arpentent tes sillons, avides de tes traditions et secrets bien gardés.

Bolivia,
toi et tes fêtes tonitruantes, la folie qui s emparent des tiens, au moment de célébrer indistinctement tes vierges, les esprits de la nature, Jésus, les êtres malicieux et maléfiques, tes saints patrons et les batailles sanglantes qui t ont vu naître. A cet instant où la retenue se déride, les masques tombent sous les déguisements et dans une explosion bruyante, un élan incommensurable de fraternité et de partage anime tes danses, chants et cérémonies rituelles.

Bolivia,
où tout a un prix, en service ou en espèce, tu réclames ton dû à ton prochain comme à l étranger.
Ici ( comme dans trop d endroits), l argent est rêve, monnaie d échange, centre de préoccupation, d intérêt et de curiosité. Qu à cela ne tienne, la générosité ne t est pas étrangère, cependant le service mérite et attend toujours de quelques manières que ce soit, rétribution spontanée. Cette loi immuable, en filigrane régie aussi les relations entre les tiens, elle exclue ainsi le profiteur et l accapareur dans tes communautés.

Bolivia,
et tes non dits sous jacents qui blessent ta bouche, restent coincés à la porte de tes lèvres et tant pis pour ceux qui ne lisent pas entre tes lignes.

Bolivia,
où la relation homme/femme surprend parfois. Ils travaillent tous deux main dans la main comme on me l a souvent répété. Mais qui tient les cordons de la bourse ?On dit ici que la femme est dure en affaire comme au foyer, intransigeante?
Pourtant les chansons romantiques, d amour et de désamour éperdus, résonnent dans toutes les maisons et les rues pour adoucir les murs.

Bolivia,
et tes enfants curieux, timides et espiègles, courant ça et là, à la recherche d un arbuste où mettre le feu (coutume nationale), d un jeu ou d une brebis qui se serait égarée.

Bolivia,
tes salamaleks et marques de politesse, exagérés chez nous et peu présentes chez toi.Tu mets les pieds dans le plat, ne t encombres pas de fanfreluches lorsque tu réclames quelque chose.

Bolivia,
et tes habitants si différents qui se côtoient. On passe de la Mamita Quechua, vendant tranquilement son chuño au marché, à l homme d affaire, la cravate trop serrée, traversant la rue d un pas préssé, en passant par la jeunesse fashion en fleur, qui regarde des télénovelas où des gringos ( des Etats Unis ou plus largement l étranger) se déchirent le coeur.

Bolivia,
et tes marchés bruyants, où les odeurs de viande et d api (boisson chaude à base de maïs violet, cannelle et clou de giroffle) se mêlent à celui des fleurs, où les cris des alpagueurs de passagers pour les bus, fait place au silence de tes communautés agraires, juchées en haut des montagnes célestes, plongées dans des plaines arides ou encore perdues dans une jungle luxuriante.

Bolivia,
et tes instants fugaces surréalistes, tes tranches de vie et scènes improbables qui se déroulent sous mes yeux. Cela va de tes militaires en culottes courtes, en plein exercice dans les rues piétonnes, la mitraillette au poing ; aux hommes et femmes d un âge incalculable, portant sur les dos des charges incroyables et courant en masse à la terminal de bus ; à des familles entières (ça fait en général un sacré paquet de personnes) lavant le linge du défunt au bord de la rivière, un verre de chicha ( maïs fermenté) à la main ; en passant par des microbus bondés, transportant une montagne d équipage chaotique et des bergères perdues aux confins de la puna (végétation aride de l altiplano), descendant en trottinant, tresses au vent et la fronde à la main, prononçant d étranges sons, à la poursuite de son troupeau...

Si dans ces impressions jetées pêle mêle, le lecteur relève de nombreuses contradictions, qu il ne sait plus très bien que penser de cette terre, c est qu il a compris le ressenti tumultueux qui m habite lorsque je tente de mettre au clair mes idées digérées et l émotion trouble du voyageur qui s aventure dans cette contrée.

Bolivia,
tu restes encore et toujours un mystère...

Bon vent et bon baiser tendre

Fourmie