¡ Voy, Potosí voy !
Rétrospective : 21/06/10 - 28/06/10
Trajet : Uyuni - Potosí
Après 200 km de pur bonheur sur les chemins et routes andins nous venons d'arriver a Potosí, ville célèbre pour trois raisons.
Tout d'abord, il s'agit de l'ancien fleuron minier de la grande Espagne, au temps où cet empire gigantesque dominait le monde et l'Amérique du sud entre autres, quand dixit Arthuro Perez,
" lorsque le soleil se couchait dans l'un de ses confins, il se levait dans un autre...".
C'est par cette ville que transitaient les cargaisons d'argent que recèlent les immenses montagnes ( surtout le cerro Rico) de la région, avant de gagner la côte, d'être chargées dans les gallions qui faisaient le rêve des pirates et autres corsaires pour enfin, aller enrichir les déjà riches banquiers et les Don de la cour de Charles Quint.
On dit ici qu'avec tout l'argent que l'on a extrait du Mont Rico ( 20 000 tonnes quand même), on pourrait faire un pont gigantesque entre Potosi et Madrid. Pour extraire l'argent de la montagne, les espagnols utilisait la main d'oeuvre locale, à savoir les indiens des communautés de l'altiplano réduits en exclavage. On estime que 8 millions de vies humaines ont été anéanties en trois siecles d'exploitation. Les mineurs travaillaient dans des conditions inimaginables, et mouraient dans la "gueule de l'enfer". Le mercure utilisé pour extraire l'argent, empoisonnait autant que les gaz toxiques.
Aujourd'hui, on exploite plus a Potosi que l'étain qui a été boudé par les espagnols a l'époque. Il n'y a plus une once d'argent dans le ventre du Cerro Rico.
Ainsi, la richesse européenne s'est faite au détriment des habitants sud américains. ( E. Galeano, "les veines ouvertes de l'amérique latine", 1970, excelent ouvrage sur l'histoire ancienne et contemporaine de l'amérique du Sud).
En plus de l'argent que l'on trouvait abondamment dans le sous sol Potosino, il est à noter que cette ville ( de plus de 5000 habitants) est la plus haute du monde : 4000 m d'altitude. Et cela me permet de raccrocher ma troisième raison sur ce qui fait la célébrité de la ville.
Atteindre Potosí a vélo c'est comme faire le grand huit à la force des bras mais avec les jambes. En contre partie, les paysages changent à chaque fois que l'on passe dans la vallée suivante (après une inévitable ascension), les descentes de plusieurs kilomètres se font
C'est par cette ville que transitaient les cargaisons d'argent que recèlent les immenses montagnes ( surtout le cerro Rico) de la région, avant de gagner la côte, d'être chargées dans les gallions qui faisaient le rêve des pirates et autres corsaires pour enfin, aller enrichir les déjà riches banquiers et les Don de la cour de Charles Quint.
On dit ici qu'avec tout l'argent que l'on a extrait du Mont Rico ( 20 000 tonnes quand même), on pourrait faire un pont gigantesque entre Potosi et Madrid. Pour extraire l'argent de la montagne, les espagnols utilisait la main d'oeuvre locale, à savoir les indiens des communautés de l'altiplano réduits en exclavage. On estime que 8 millions de vies humaines ont été anéanties en trois siecles d'exploitation. Les mineurs travaillaient dans des conditions inimaginables, et mouraient dans la "gueule de l'enfer". Le mercure utilisé pour extraire l'argent, empoisonnait autant que les gaz toxiques.
Aujourd'hui, on exploite plus a Potosi que l'étain qui a été boudé par les espagnols a l'époque. Il n'y a plus une once d'argent dans le ventre du Cerro Rico.
Ainsi, la richesse européenne s'est faite au détriment des habitants sud américains. ( E. Galeano, "les veines ouvertes de l'amérique latine", 1970, excelent ouvrage sur l'histoire ancienne et contemporaine de l'amérique du Sud).
En plus de l'argent que l'on trouvait abondamment dans le sous sol Potosino, il est à noter que cette ville ( de plus de 5000 habitants) est la plus haute du monde : 4000 m d'altitude. Et cela me permet de raccrocher ma troisième raison sur ce qui fait la célébrité de la ville.
Atteindre Potosí a vélo c'est comme faire le grand huit à la force des bras mais avec les jambes. En contre partie, les paysages changent à chaque fois que l'on passe dans la vallée suivante (après une inévitable ascension), les descentes de plusieurs kilomètres se font
"à fond les manettes", les bivouacs sont toujours mémorables, les condors planent au dessus de nos têtes, les boliviens sont toujours aussi accueillants à l'instar de Don Eliseo qui nous a ouvert les portes de sa maison dans le village de Ticatica.
Ce soir là c'était la San Juan ( Saint Jean, le 23 juin), et comme un peu partout j'ai l'impression, pour la Saint Jean on fait un feu. La coutume veut qu'en
Bolivie on ne fasse pas un feu mais des feux. Et pas que sur la place du village et devant chaque maison mais aussi dans la montagne! Nous sommes partis grimper le cerro ( la montagne) dans la nuit, la lune se chargeant de nous éclairer le sentier.
Au bout d'un moment, nous nous sommes assis dans cette semi-obscurité oblique et tout autour de nous, dans les montagnes environnantes, des myriades de flambeaux illuminaient brièvement les versants, s' éteignant avant que d'autres ne s'allument à quelques distances.
Les petits points lumineux se confondaient avec les étoiles du ciel, formant ainsi des constellations novatrices et éphémères.
Certains feux se transformaient en véritables brasiers, se propageant de buisson en buisson jusqu'à ce que l'incendie s'éteigne faute de combustible... magique!
Le lendemain nous avons fait le spectacle dans le collège de ce gros village pour les ados et les enfants de l'école qui se sont rassemblés pour nous voir faire les pitres en innovant de nouveaux numéros clownesques répétés à Uyuni avant de partir.
A la fin du spectacle nous les avons arrosés pour nous venger des seaux d'eau que nous avions pris sur la tête au réveil et tout au long de la matinée, comme c'est la tradition ici le lendemain de la San Juan...
Après le feu et l'eau, il ne nous restait plus qu'à affronter les deux derniers élements.
Nous avons repris la route avec cet air si frais, pauvre en carburant qui sert habituellement à respirer, mais néanmois vivifiant, dans les cheveux, dans les poumons et qui siffle dans les oreilles.
Reste la terre, cette terre andine sur laquelle l'effort cycliste prend son sens, cette terre pleine de caractère qui oscille entre ascensions escarpées et devers dégringolants, où les rares plaines et espaces plats font le bonheur des lamas et autres vigognes, ces contrées perdues qui chatouillent les nuages, cette terre enfin qui marque nos corps essouflés et égratignés, et qui petit à petit s'empare de nos coeurs...
Vive le vélo ;o)
Janochka
Ce soir là c'était la San Juan ( Saint Jean, le 23 juin), et comme un peu partout j'ai l'impression, pour la Saint Jean on fait un feu. La coutume veut qu'en
Au bout d'un moment, nous nous sommes assis dans cette semi-obscurité oblique et tout autour de nous, dans les montagnes environnantes, des myriades de flambeaux illuminaient brièvement les versants, s' éteignant avant que d'autres ne s'allument à quelques distances.
Les petits points lumineux se confondaient avec les étoiles du ciel, formant ainsi des constellations novatrices et éphémères.
Certains feux se transformaient en véritables brasiers, se propageant de buisson en buisson jusqu'à ce que l'incendie s'éteigne faute de combustible... magique!
Le lendemain nous avons fait le spectacle dans le collège de ce gros village pour les ados et les enfants de l'école qui se sont rassemblés pour nous voir faire les pitres en innovant de nouveaux numéros clownesques répétés à Uyuni avant de partir.
A la fin du spectacle nous les avons arrosés pour nous venger des seaux d'eau que nous avions pris sur la tête au réveil et tout au long de la matinée, comme c'est la tradition ici le lendemain de la San Juan...
Après le feu et l'eau, il ne nous restait plus qu'à affronter les deux derniers élements.
Nous avons repris la route avec cet air si frais, pauvre en carburant qui sert habituellement à respirer, mais néanmois vivifiant, dans les cheveux, dans les poumons et qui siffle dans les oreilles.
Reste la terre, cette terre andine sur laquelle l'effort cycliste prend son sens, cette terre pleine de caractère qui oscille entre ascensions escarpées et devers dégringolants, où les rares plaines et espaces plats font le bonheur des lamas et autres vigognes, ces contrées perdues qui chatouillent les nuages, cette terre enfin qui marque nos corps essouflés et égratignés, et qui petit à petit s'empare de nos coeurs...
Vive le vélo ;o)
Janochka