Des photos et des nouvelles
Direction Choquequirao, un site impressionnant redécouvert il y a 1 siècle par le même archéologue américain qui a découvert le site du Machupicchu. La route jusque là monte haut, vers 4000m avec des pans très à pic, la route en corniche où l´on se voit évoluer au fur et à mesure qu´on monte ou qu´on descend, les desseins des lacets de la route qui s´échelonnent, l´air y est frais et quasi aucune végétation ne pousse (seuls quelques Eucalyptus importés). Et passé le col, ça redescend entre 1000 et 2000m pour remonter et
redescendre de nouveau... mais les paysages et les gens qu´on y croise en valent le détour. Plus bas, la végétation devient plus luxuriante, tropicale. Bananiers, avocatiers, papayers, manguiers et de nombreuses parcelles cultivées à la main, au boeuf et à la charrue : maïs, anis (en ce moment c´est la ¨cosecha¨(récolte) et on voit des groupes de personnes au bord de la route en train de ¨limpiarlo¨(le laver) avec d´immenses tamis... ça sent bon quand on passe à côté!
Revenons à Choquequirao... Ce sont deux frère et soeur hispano-franco-belges, Ijar et Naya que nous avons rencontrés à Puno, qui nous en ont parlé en premier. Ils en revenaient. Quatre jours de trek avec une mule pour porter les vivres et les bagages avec un multier. Ils avaient été enchantés par la beauté du site et sa tranquilité dûe au fait qu´il n´est pas encore très connu et pas évident d´accès au niveau physique.
Arrivés à Cachora, charmant petit village face à la gigantesque montagne enneigée "Salcantay" et peuplé de joyeux habitants, nous rencontrons Cledia qui nous permet de laisser nos vélos chez elle pendant les 3-4 jours de caminata(de marche). Nous partons donc avec nos sacs à dos, awayo et baluchons, chargés de quelques vivres, bouteilles d´eau et du strict minimum pour dormir et se vestir...
La marche à pied change le rythme de voyage, nous entrons dans un autre rapport au temps, à la fois plus lent et en même temps surprenant quant aux distances qui semblent évoluer rapidement... on prend vite de la hauteur, ou à l´inverse, on se rapproche vite de la rivière en bas... et l´angle de vue face à la montagne change complètement!
La nature nous envoute par sa beauté, sa diversité et sa magie... entre le printemps faisant son apparition et les restes de l´hiver ; les couleurs vives et fraiches des jeunes pousses de cactus et des feuilles naissantes se mélangeant aux lambeaux de mousse accrochés aux branches, flottant dans le vent ; les boules de cotons remplies de graines, les clavels del aire fluo jaunes, roses, verts, rouges (sortes de feuilles d´ananas géants qui poussent sur les branches).On croise de nombreuses fleurs solitaires hallucinantes par leurs formes, couleurs et odeurs, mais aussi des ruches dans les roches. D´un versant à l´autre, on voit le tracé du chemin qui forme un dessin en dent de scie, c´est très impressionnant, ça parrait très raide... et ça l´est! On passe par des zones de végétation différentes. Un versant est plus sec et l´autre plus tropical avec de fréquents points d´eau où coulent des sources où l´on boit pour aguantar la subida (supporter montée) qui nous fait suer à grosses gouttes.
Impressions vertigineuses aux flans des montagnes, face à l´immensité de la quebrada ( faille) qui s´ouvre devant nous, entre les majestueuses Apus (c´est ainsi que les Incas appellent les dieux qu´ils vénèrent et dont les montagnes font partie.Nous arrivons sur les ruines de Choquequirao au bout d´un jour et demi de marche, à la lumière de fin de journée.
Le site est impressionnant! La petite équipe qui travaille sur le site arrive en même temps que nous et répond à nos questions.
Nous apprenons que seuls 15 à 30 % des vestiges ont été mis à jour et restaurés. L´ingénieux système des terrasses et d´irrigation a permis que le site soit si bien conservé aujourd´hui. Il y a un système de canalisation de 16km de long qui part du nevado Salcantay en passant par toutes les terrasses.
On assiste à un coucher de soleil époustoufflant, aux allures mystiques, du haut d´une place ovale au sommet d´une montagne (on se croirait sur le toît de l´Olympe). On ne voyait pas bien la profondeur du vide tout autour de nous à cause d´une épaisse brume. D´après un des agents du site, c´était la fumée des feux due aux gens du coin, qui mettent le feu à la montagne pour fertiliser (on en a vu plusieurs très impressionnants sur notre chemin). Le soleil est devenu une grosse boule orange, puis rose et rouge flamboyant, fondant dans la brume et laissant un dégradé pastel dans le ciel. Des oiseaux type hirondelles, fusaient en tourbillonnant autour de l´esplanade, créant des bruits de projectile fouettant le vent en nous frôlant.
Nous étions seuls sur le site et l´avons ensuite découvert à la lueur de la pleine lune du premier jour de printemps, qui s´est levée énorme et rousse derrière les montagnes, à l´autre bout de la voûte céleste, quelques minutes après la disparition du père Inti (dieu soleil chez les Incas)... Magique!
Le retour les deux jours suivants nous font souffrir dans les cuisses, les mollets et le dos... vivement qu´on retrouve nos montures! On revient tout de même ravis de cette petite expédition pédestre ,-)
Siboulette
Rétrospective : 09.09.10 au 14.09.10
Selon la légende il s'agissait en fait d'un sanctuaire pour vierges, où 60 % des gens qui y vivaient étaient des femmes (selon les ossements retrouvés sur le site). Les chercheurs évoquent vraisemblablement l'hypothèse d'un centre religieux à plus large échelle. Plusieurs chemins accédaient à cette citadelle imprenable perchée a 2400 m d altitude. Un des plus connus est le chemin de l'inca construit à flanc de falaise.
Découvert en 1912 par Hiram Bingham, un arquéologue nord américain et surtout accompagné d'une très bonne équipe de bûcherons, ils ont en 30 ans reconstruit pierre après pierre le Machu Picchu qui avait été mangeé par la jungle après avoir été laissé à l abandon, peu sprès l'arrivée des espagnols au 16 eme siecle. En 1929 fut décrétée la loi du Patronat Départemental d'Archéologie de Cusco. Aujourd'hui le Sanctuaire Historique de Machu Picchu et la zone archéologique, comprenant dix autres ruines importantes, sont protégées par l'administration de l'INC, Institut National de la Culture.Du coup, Les zarmalouloux ont sauté sur l'occasion pour visiter cette muraille cachée dans les nuages. Nous avons donc laissé nos vélos qui n'auraient jamais pu monter jusque là haut ( l option chemin de l'inca n étant pas ouverte aux occidentaux sans la carte inca). Nous avons eu d'autres informations par un messager de l' île de la lune ( lac Titicaca), comme quoi un tunnel secret existait depuis le lac jusqu au Machu Pichu lui même, ou plus précisément au Waynapichu (la grande montagne derrière les louloux). Avec les zarma ont a dit Banco ¡ zoubidou pour le tunnel. Il faut savoir que ce tunnel de 280km a été élaboré il y a 500 ans, creusé par le temps et le passage d une rivière souterraine, reliée directement au siphon du lac lui même. Les Incas ont vidé puis rempli de nouveau le tunnel grain par grain de mais lors des 1000 récoltes de cet été fabuleux de 1369 ( le croira qui voudra). Ce tunnel marche donc selon le principe d'autoglissage sur ces petites boules jaunes. Exactement comme 5 siècles plus tard à Montparnasse (Avis aux parisiens habitués de cette station). Pratique et utile nous arrivons au pied du Machu Pichu mais par l'intérieur de la montagne. Comment monter aux ruines ? Les incas avaient tout prévu ! Il y a un élévateur en bambou relié a une grande liane. N'ayant pas encore l'électricité sur le lieu, une personne adaptée devait se jetter du haut du Waynapicchu pour faire contre poid sur l'élévateur et nous monter directement à la place centrale.
"Genial!" s'écrièrent les Zarma "On est au Machu Pichu la 8 eme merveille du monde"
Après une bonne visite où l'on se demande encore comment des hommes ont-ils fait pour construire maisons et terrasses sur des falaises a pic, on s'est dit qu ils utilisaient sûrement des échafaudages en bambou car ils ne connaissaient ni le fer ni la roue.
Après une heure et quelques explications de Pachacutec lui même, on apprend qu il existait 3 mondes dans leur civilisation. Celui des Pumas représentant la terre, les hommes et le monde des vivants ; celui du serpent correspondant aux rivières, aux morts et enfin celui du condor parlant aux dieux et autres divinités surnommées les Apus ...
C'est en passant par la porte principale du Machu pichu que nous sommes rentrés dans un couloir de régression temporelle, et là, grosse surprise, on utilise aussi des bus dit "écologiques"pour monter jusqu au site, qu'ils lavent à toutes les descentes pour les touristes.
Puis, en redescendant, nous avons tout de suite appelé le service de sécurité du lieu concernant des amas de poubelle que des gens peu sérieux stock dans ce lieu magique. Mais le garde nous a dit que c'était pas son job et que dans ce monde on ne savait pas quoi en faire à part les entasser !
Les zarma apeurés du 21eme siecle, sont de suite repartis dans le tunnel qui, parait il, mènerait vers un endroit plus tranquile appelé Choquequirao (le berceau d'or en quechua) ...
Affaire à suivre...
Il y a un an tout juste vous avez enfourchés vos "chevaux d'acier" pour découvrir le monde, aller à la rencontre des hommes, des femmes et des enfants qui peuplent cette planète, pour regarder et écouter la beauté et la fragilité de notre terre et de ses habitants, pour comprendre et construire votre vie.
II. La serre
IV. Cuisine et four solaire
V. La maison solaire active
Bolivia,